Le groupement Global Unions demande un changement dans la politique des IFI pour répondre au ralentissement économique

En réponse aux préoccupations concernant une possible implosion du secteur financier et un important ralentissement économique mondial, le groupement Global Unions a exhorté la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, lors de leurs réunions annuelles de 2008, à assigner une aide considérablement supérieure aux pays cherchant à protéger leur travailleurs et citoyens, en particulier les plus vulnérables, de l’impact d’une crise économique.

Bruxelles, le 11 avril 2008: En réponse aux préoccupations concernant une possible implosion du secteur financier et un important ralentissement économique mondial, le groupement Global Unions a exhorté la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, lors de leurs réunions annuelles de 2008, à assigner une aide considérablement supérieure aux pays cherchant à protéger leur travailleurs et citoyens, en particulier les plus vulnérables, de l’impact d’une crise économique.

« En l’absence d’une réponse politique ferme et coordonnée, l’accroissement spectaculaire de l’incertitude financière et économique prévalant depuis le milieu de l’année 2007 entraînera une augmentation du chômage, une baisse du niveau de vie et une pauvreté accrue, touchant particulièrement les femmes, dans de nombreux pays », a affirmé le secrétaire général de la CSI, Guy Ryder, « Le FMI et la Banque mondiale doivent soutenir des mesures visant à augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs à bas revenus ».

Dans une déclaration publiée par la CSI et ses partenaires du groupement Global Unions, le mouvement syndical exhorte le FMI et la Banque mondiale à modifier leurs priorités, en passant de la promotion de la déréglementation, notamment la déréglementation du marché du travail utilisant le rapport de la Banque Doing Business (Pratique des affaires), à des politiques visant à promouvoir la création d’emplois décents. Le groupement Global Unions propose aux institutions financières internationales (IFI) un programme politique qui puisse soutenir les pays en développement, plutôt que de le leur imposer. Plus particulièrement, le groupement Global Unions enjoint les IFI d’aider les pays qui cherchent à contrôler les flux de capitaux déstabilisateurs, qui requièrent une assistance financière urgente en vue de résoudre les problèmes liés à la balance des paiements, qui s’efforcent d’améliorer la protection sociale, et qui tentent d’inclure les travailleurs jusqu’ici non protégés dans la protection sur le lieu de travail et les droits du travail.

Le groupement Global Unions encourage le FMI, en particulier, à adopter des mesures visant à contribuer à protéger les Etats du ralentissement mondial, notamment une aide pour compenser l’impact de la hausse des denrées alimentaires et de l’énergie, un mécanisme de crédit d’urgence pour les pays en difficultés financières, et des mesures destinées à protéger les économies nationales des mouvements de capitaux spéculatifs déstabilisateurs. « Il y a un an exactement, le FMI se serait contenté de laisser les forces du marché résoudre une crise de cette ampleur », a affirmé Guy Ryder, « Toutefois, lors de la récente réunion du G7, même le directeur général du FMI a reconnu l’importance d’une mesure de relance budgétaire pour répondre au ralentissement économique mondial actuel ».

La déclaration considère que le FMI doit jouer un rôle majeur, non seulement pour répondre à la crise actuelle, mais également pour éviter de nouvelles crises. Dans la déclaration, le groupement Global Unions lance un appel au FMI pour qu’il joue un rôle prédominant dans le développement de nouveaux cadres réglementaires mondiaux afin de contrôler les activités largement déréglementées et les nouveaux instruments financiers qui ont contribué à l’éclatement de la crise.

En ce qui concerne d’autres questions à plus long terme, la déclaration reconnaît les progrès accomplis par la Banque mondiale en exigeant que certains de ses projets soient mis en œuvre conformément aux normes fondamentales du travail. Toutefois, elle met en question l’engagement de la Banque à mettre en application ces normes, en particulier à une époque importante où la Banque mondiale cherche à déléguer une plus grande responsabilité dans les pays emprunteurs en ce qui concerne les normes de passation des marchés dans le cadre de projets financés par la Banque.

La déclaration réitère en outre une revendication de longue date tant des syndicats que d’autres organisations de la société civile, qui reste sans réponse: que les IFI cessent enfin d’utiliser les conditions de la politique économique pour exiger aux pays en développement des réformes qui leur portent préjudice.


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