La CSI condamne les menaces de mort contre un militant des droits des peuples indigènes

Le 31 mars 2008, à San Marcos (Guatemala), plusieurs inconnus ont barré la route en voiture à une religieuse pour lui transmettre une menace de mort destinée à Monseigneur Álvaro Ramazzini, évêque de San Marcos.

Bruxelles, le 7 avril 2008 : Le 31 mars 2008, à San Marcos (Guatemala), plusieurs inconnus ont barré la route en voiture à une religieuse pour lui transmettre une menace de mort destinée à Monseigneur Álvaro Ramazzini, évêque de San Marcos.

Cet acte d’intimidation vient s’ajouter à d’autres dont ont été victimes des membres de l’église et plus précisément Monseigneur Álvaro Ramazzini, Président de la Conférence épiscopale du Guatemala et représentant de l’Église catholique au sein de la Commission de haut niveau chargée de trouver des stratégies et des accords relatifs aux thèmes conflictuels des mines de métaux et de la concession de licences, en violation de la Convention n° 169 de l’OIT relative aux peuples indigènes et tribaux. Au Guatemala, la terre est un sujet très conflictuel et dangereux. Il existe en effet de grands propriétaires terriens très récalcitrants qui s’opposent à toute remise en question de leurs intérêts. Dans son diocèse de San Marcos, Mgr Ramazzini a résolument décidé d’aider les paysans pauvres, sans emploi et qui n’ont pas accès à la terre. Il travaille donc en étroite collaboration avec des organisations des droits humains, des organisations syndicales, des groupements autochtones et des organisations communautaires.

Mgr Ramazzini a prononcé un discours lors de la Conférence de la CSI sur le « Rôle des organisations syndicales dans la lutte contre l’impunité », organisée du 29 au 31 janvier 2008 dans la ville de Guatemala.

Le mouvement syndical international suit de près la situation au Guatemala et a déjà proposé au Président Álvaro Colom de l’aider à mettre en place un véritable état de droit au sein duquel les droits humains et syndicaux de la population du Guatemala soient respectés. C’est la raison pour laquelle, ce 1er avril, le Secrétaire général de la CSI a envoyé une lettre à Juan Somavia, Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), pour lui demander de faire pression au sein des Nations Unies et des autres instances internationales pour qu’un soutien politique fort soit apporté à la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG), organisme indispensable pour lutter contre l’impunité.

Dans un courrier adressé au Président Álvaro Colom pour protester contre cet incident grave (ES), Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI, a demandé aux autorités du Guatemala qu’une enquête exhaustive et impartiale soit immédiatement menée sur ces menaces de mort à l’égard de Monseigneur Ramazzini, de façon à identifier les commanditaires de cet acte, les traîner en justice et leur appliquer les sanctions prévues par la loi (rappelons que, déjà en 2005, une tentative d’assassinat contre Mgr Ramazzini avait pu être déjouée à temps). Guy Ryder exige, en outre, « que toutes les mesures nécessaires soient prises pour protéger et garantir la sécurité et l’intégrité physiques de Monseigneur Álvaro Ramazzini et pour faire en sorte que de telles menaces ne puissent plus se reproduire dans un Guatemala où tous les citoyennes et citoyens profitent librement de leurs droits fondamentaux ».

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