Zimbabwe: Attaque ignominieuse contre des syndicalistes

A l’heure où le régime zimbabwéen suscite de plus en plus de critiques au sein de la communauté internationale pour la situation des droits de l’homme, à l’approche des élections nationales qui se disputeront le week-end prochain, la CSI a dénoncé sans ambages ce qu’elle a qualifié comme « l’attaque la plus ignominieuse perpétrée à ce jour » à l’encontre du mouvement syndical national indépendant.

Bruxelles, le 26 mars 2008 : A l’heure où le régime zimbabwéen suscite de plus en plus de critiques au sein de la communauté internationale pour la situation des droits de l’homme, à l’approche des élections nationales qui se disputeront le week-end prochain, la CSI a dénoncé sans ambages ce qu’elle a qualifié comme « l’attaque la plus ignominieuse perpétrée à ce jour » à l’encontre du mouvement syndical national indépendant. La Confédération syndicale internationale a rendu public, aujourd’hui, le texte d’une lettre de protestation adressée au Président Robert Mugabe, dans laquelle elle dénonce les actes de torture perpétrés le 19 février par des hommes de main du régime à l’encontre de neuf dirigeant(e)s et représentant(e)s du Syndicat progressiste des enseignants du Zimbabwe. La lettre se base sur de nouvelles informations que la CSI a reçues de première main concernant la gravité des sévices et des violences sexuelles survenus dans un sous-sol maculé de sang au QG du parti au pouvoir, ZANU-PF. Les neuf syndicalistes avaient été enlevés par des milices du Zanu-PF dans la matinée du 19 février et ont été passés à tabac plus de deux heures durant. Les femmes parmi le groupe ont également subi des violences sexuelles, avec des barres de fer. Cinq syndicalistes ont dû être hospitalisé(e)s suite aux tabassages, y compris deux avec des fractures graves.

« Il s’agit, sans nul doute, de l’acte le plus ignoble d’une longue série d’agressions et de persécutions à avoir été commis depuis de nombreuses années », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Le régime Mugabe a une fois de plus démontré avec une violence extrême son intolérance absolue pour la dissension pacifique contre sa gestion économique et sociale désastreuse », a-t-il ajouté.

Sur les neuf syndicalistes du PTUZ, nommément Takavafira Zhou (président), Raymond Majongwe (secrétaire général), Ladistos Zunde (trésorier), Oswald Madziva (coordinateur national), Muhwandarikwa (militant), Shoko (militant), Linda Fumphanda (militante), Hillary Jana (militante) et Harrison Mudzuri (chargé de l’information et de la publicité), six ont été maintenus en détention durant 4 jours après avoir été torturés. Les trois autres ont été incarcérés durant sept jours.

Le Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZTUC) affilié à la CSI et ses syndicats membres, y compris le PTUZ, ont été les cibles privilégiées de la répression par les forces de l’ordre du gouvernement, notamment pour le fait de critiquer les politiques économiques du régime, qui ont conduit le pays au bord de l’effondrement économique. Les représentants du PTUZ furent arrêtés alors qu’ils distribuaient des tracts d’information dans la capitale, Harare, concernant la profonde crise du système d’éducation national. L’IE (Internationale de l’Education), fédération syndicale internationale du secteur de l’éducation a, elle aussi, publiquement condamné les brutalités perpétrées le 19 février, les qualifiant de violation extrême des droits humains et syndicaux fondamentaux.

La CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 311 organisations affiliées nationales dans 155 pays.

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