Panama : Répression antisyndicale

La CSI dénonce et condamne vigoureusement l’assassinat, le mardi 12 février 2008, dans la province de Colon, du dirigeant syndical Hiromi Smith, du Syndicat national unique des travailleurs de l’industrie de la construction et connexe (SUNTRACS).

Bruxelles, le 29 février 2008 : La CSI dénonce et condamne vigoureusement l’assassinat, le mardi 12 février 2008, dans la province de Colon, du dirigeant syndical Hiromi Smith, du Syndicat national unique des travailleurs de l’industrie de la construction et connexe (SUNTRACS).
Hiromi Smith a été assassiné par une unité anti-émeute de la Police nationale lors d’une action collective en protestation contre le manque de sécurité dans l’atelier où le dirigeant syndical travaillait. Deux de ses collègues, Donaldo Pinilla et Eustaquio Smith, ont été blessés lors de l’attaque policière.

D’après la chaîne de télévision nationale Canal 2, les policiers se seraient servis de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants ; Hiromi aurait été blessé alors qu’il se trouvait à proximité de la Polyclinique Hugo Spadafora, qu’il tentait de rejoindre pour y trouver refuge et obtenir de l’aide médicale pour ses camarades blessés. Une trentaine de travailleurs ont été écroués lors des affrontements avec les unités anti-émeutes de la Police nationale.

Dans une lettre adressée au gouvernement du Panama (ES - pdf), la CSI a réitéré sa condamnation, six mois auparavant, du meurtre de deux syndicalistes du SUNTRACS, Osvaldo Lorezo Perez et Luigi Antonio Argüelles, dans le contexte de leur participation à une campagne de SUNTRACS qui dénonçait la violation des normes de sécurité au travail. L’action de SUNTRACS visait à réfréner la dégradation des conditions de travail dans le secteur et la vague d’accidents du travail mortels survenue dans le secteur de la construction.

Constatant que rien n’a été fait pour remédier aux problèmes signalés, la CSI enjoint aux autorités panaméennes et, en particulier, au ministère du Travail du Panama à prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour faire appliquer aussi promptement et aussi rigoureusement que possible le Règlement de sécurité panaméen relatif aux chantiers de construction et à veiller à ce que la police nationale cesse son recours excessif à la force à l’encontre des travailleurs.
« Un dialogue ample doit être établi au Panama, dans le cadre duquel l’ensemble des intéressés, notamment SUNTRACS et la Chambre panaméenne de la construction, puissent s’engager à optimiser la sécurité des travailleurs », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Il incombe au Panama de respecter les Conventions 87 et 98 de l’OIT, qui ont toutes deux été ratifiées par ce pays. »


Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 311 organisations affiliées nationales dans 155 pays.

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