OMC : Les propositions de l’AMNA restent inéquitables pour les pays en développement

Les projets de modalités révisés présentés à l’OMC le 8 février dans le cadre des négociations relatives à l’AMNA restent inéquitables pour les pays en développement (...)

Bruxelles, le 22 février 2008: Les projets de modalités révisés présentés à l’OMC le 8 février dans le cadre des négociations relatives à l’AMNA* restent inéquitables pour les pays en développement, d’après la CSI. « Globalement, les dernières propositions de l’AMNA montrent que les impacts colossaux de ces négociations sur l’emploi, de même que l’incidence de la concurrence accrue sur la situation des travailleurs à niveau mondial ne sont pas adéquatement pris en compte. Les travailleurs ont peu de raisons de se réjouir », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

Malgré les critiques émises, en juillet dernier, par la CSI et de nombreux autres acteurs concernant les formules liées aux tarifs des pays en développement, pas le moindre changement y a été apporté dans le texte de la nouvelle proposition. De nombreux secteurs se verraient durement affectés par de tels abaissements tarifaires dans les pays en développement, entraînant de sérieuses répercussions sur l’emploi, a fortiori dans les industries à main-d’oeuvre intensive.

L’emploi actuel ne serait d’ailleurs pas le seul affecté. La CSI est extrêmement inquiète face aux répercussions que des niveaux tarifaires excessivement faibles, de l’ordre de 12 ou 14%, sont susceptibles d’avoir sur la capacité des pays en développement à s’industrialiser et à développer des industries compétitives et diversifiées. Les perspectives d’avenir en termes de développement et de création d’emploi sont directement menacées par ces négociations.

A l’occasion de sa réunion en juin 2007, le Conseil général de la CSI avait adopté une Résolution préconisant des réductions tarifaires nettement inférieures à celles proposées à l’époque et qui sont réitérées à présent. Dans l’appel qu’elle avait lancé à l’OMC, la CSI avait demandé qu’il soit tenu compte des besoins en matière de développement, pays par pays – approche diamétralement opposée à l’abaissement général désormais proposé. Les taux d’abaissement devraient être fixés en fonction du niveau de développement de chaque pays.

Dans le même temps, il y a lieu de saluer le fait que le nouveau texte s’ouvre à la flexibilité pour les pays en développement, conformément aux demandes de la CSI. Cela étant, les niveaux proposés antérieurement, en vertu desquels les pays concernés auraient pu soit exonérer totalement 5% des produits, soit spécifier 10% des produits qui seraient soumis à des réductions tarifaires inférieures, devraient être fixés en tant que niveaux planchers, pour prévenir tout risque de voir une renégociation à la baisse des flexibilités accordées.

Enfin, la CSI insiste sur le droit des pays en développement d’accroître, à l’avenir, leurs niveaux de flexibilité lorsque cela se justifie au vu de leurs besoins sociaux et salariaux, aspect qui aurait dû être inclus aux propositions actuelles. De cette façon, les pays en développement disposeraient d’une marge leur permettant de faire face aux répercussions adverses éventuelles d’un accord de l’OMC.

 * Les négociations de l’ « AMNA », abréviation d’ « Accès aux marchés non-agricoles », portent essentiellement sur le commerce des produits manufacturés.


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