Réunion des ministres des Finances du G7 à Tokyo : Les syndicats exigent une réponse budgétaire et fiscale vigoureuse et coordonnée contre la crise économique

A la veille de la Réunion des ministres des Finances et des banques centrales à Tokyo, la CSI, la Confédération européenne des syndicats (CES) et la Commission consultative syndicale auprès de l’OCDE (TUAC) ont invité les gouvernements à soutenir l’appel lancé par le directeur général du FMI, Dominique Strauss Kahn, en faveur d’une réponse budgétaire coordonnée à la crise économique.


Bruxelles, le 5 février 2008 (CSI en ligne) : A la veille de la Réunion des ministres des Finances et des banques centrales à Tokyo, la CSI, la Confédération européenne des syndicats (CES) et la Commission consultative syndicale auprès de l’OCDE (TUAC) ont invité les gouvernements à soutenir l’appel lancé par le directeur général du FMI, Dominique Strauss Kahn, en faveur d’une réponse budgétaire coordonnée à la crise économique. Les syndicats ont également exhorté la Banque centrale européenne à emboîter le pas à la Réserve fédérale des Etats-Unis et d’adopter les mesures politiques qui s’imposent en réduisant les taux d’intérêt.

Face au déclin économique mondial, le 30 janvier, M. Strauss-Kahn a lancé un appel en faveur d’une « relance budgétaire et fiscale ciblée » à l’appui de la consommation privée. Les mesures monétaires mises en œuvre par les banques centrales face à l’intensification de la crise économique et financière à la fin de 2007 et au début de 2008 ont, certes, suscité le soulagement mais se sont avérées insuffisantes. La crise a été déclenchée, il y a environ un an, par l’éclatement de la bulle des crédits immobiliers « sub-prime » aux Etats-Unis et des marchés financiers opaques et non régulés, se caractérisant par leur fort effet de levier. L’abaissement des taux d’intérêt principaux ou l’injection de liquidités dans le système bancaire leur ont permis de maintenir le système à flot. La situation a toutefois sérieusement ébranlé la confiance parmi les acteurs des marchés financiers, ce qui a valu aux institutions bancaires de pratiquement cesser leurs crédits réciproques. Les normes liées aux crédits ménagers et aux crédits aux entreprises se durcissent dans l’ensemble des pays de l’OCDE, ainsi que dans de nombreux pays en développement.

Le risque d’une récession économique profonde aux Etats-Unis et dans les pays membres de l’OCDE est bien réel, au même titre que le risque d’un effet domino d’une telle récession pour un grand nombre de pays du sud. La réunion des ministres des Finances du G7, ce samedi, se doit de prendre sérieusement en considération l’appel lancé par le directeur général du FMI. Il conviendra cependant d’approfondir les discussions sur les «mesures de relance budgétaire ». L’octroi incessant de réductions fiscales – comme le paquet de 150 milliards de dollars approuvé par le président américain George Bush- ne sera pas suffisant.

D’après les syndicats, les ministres des Finances du G7 devraient convenir d’une stratégie coordonnée en vue de l’adoption large et diversifiée de politiques basées sur la demande, y compris des politiques de soutien à la croissance des salaires. La stagnation des salaires se trouve au cœur des difficultés économiques auxquelles se trouvent confrontés les ménages à travers tous les pays de l’OCDE. Depuis des années déjà, la part du revenu national dévolue aux salaires va en diminuant, partout dans le monde. Un rapport de l’OCDE publié le 31 janvier montre que les coûts de la main-d’œuvre ont baissé dans la plupart des économies de l’OCDE au cours du troisième trimestre de 2007. Loin d’avoir un effet inflationniste, le fait de mettre un terme à la stagnation des salaires relancerait la croissance. En Europe, la récente flambée des prix des produits de base et de l’énergie, et par-là l’inflation, ont restreint le pouvoir d’achat des travailleuses et travailleurs ordinaires. Dans les pays en développement, il convient d’impulser la croissance moyennant l’annulation de la dette et l’aide au développement, pour permettre aux personnes souffrant d’un grand nombre de besoins de base insatisfaits d’augmenter leur consommation.

Il revient, par ailleurs, aux gouvernements de s’attaquer aux déséquilibres structurels qui aggravent la compression salariale et qui se trouvent à l’origine de l’actuelle crise économique et financière mondiale, à savoir : la dépendance des banques centrales vis-à-vis de l’inflation des actifs, les déséquilibres structurels de la balance commerciale qui ont alimenté l’inflation des actifs et le manque d’une régulation adéquate des marchés financiers mondiaux.

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