Placer le « travail décent » au cœur des politiques migratoires

"Dans le pays d’origine, c’est très souvent le manque d’emploi décent qui pousse les travailleurs et travailleuses à émigrer, (...)

18 décembre –Journée internationale des Migrants –
Nouveau rapport (20 pages) - Nouvelle vidéo (6 minutes)

Bruxelles, le 17 décembre 2007: "Dans le pays d’origine, c’est très souvent le manque d’emploi décent qui pousse les travailleurs et travailleuses à émigrer, non par choix, mais par stratégie de survie. Dans les pays de destination, ces migrant(e)s sont toutefois majoritairement confinés dans les emplois les plus précaires, difficiles et dégradants, soit les moins décents. La question du travail décent doit donc être au cœur des politiques relatives aux migrations", a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI, à la veille de la Journée internationale des Migrants.
La CSI publie un nouveau rapport de 20 pages sur les violations des droits des travailleurs et travailleuses migrants dans la région du Moyen-Orient, avec des articles de reportage en Jordanie où le syndicat du textile aide concrètement les migrants asiatiques.

La CSI publie également aujourd’hui une nouvelle vidéo de 6 minutes intitulée « Migrants en Jordanie : Comment les syndicats veulent mieux les défendre et les organiser ».

Depuis sa fondation l’année dernière, la CSI fait de la défense des droits des migrants, de l’amélioration de leurs conditions de travail et de leur organisation syndicale une priorité d’action, notamment dans le cadre de la négociation collective. La CSI met un accent particulier sur la dimension de genre dans les actions à entreprendre, les femmes travailleuses migrantes représentant une proportion croissante et particulièrement discriminée de la main-d’œuvre migrante.

Les syndicats font pression sur les gouvernements des pays d’origine et de destination pour qu’ils intègrent cette approche basée sur les droits des travailleurs migrants au niveau national, dans le cadre d’accords bilatéraux et régionaux, et pour qu’ils l’harmonisent au niveau mondial. Le mouvement syndical international s’appuie sur les instruments juridiques existants de l’OIT et des Nations Unies et réclame en outre une nouvelle Convention spécifique pour protéger les travailleurs domestiques. Cette catégorie particulièrement vulnérable compte beaucoup de travailleuses migrantes dans toutes les régions du monde, trop souvent exploitées.
La CSI veut aussi lutter à tous les niveaux d’action contre les discriminations, le racisme et la xénophobie, notamment au sein des syndicats.

Dans le cadre du renforcement de la solidarité Sud/Sud, la CSI a lancé trois accords de partenariat entre des affiliées dans les différentes régions. Ces trois projets pilotes concernent l’Indonésie et la Malaisie, le Sénégal et la Mauritanie, le Nicaragua et le Costa Rica. Des centres d’information et de soutien en faveur des travailleurs migrants ont été mis en place en Malaisie par la MTUC, en Mauritanie par la CGTM et au Costa Rica par la CTRN. D’autres affiliées vont en faire autant, dans le but d’aider à l’intégration des migrants sur leurs lieux de travail et dans leurs communautés.

« Les gouvernements doivent veiller à ce que la réalisation des Objectifs de développement du millénaire (ODM), qui incluent l’éradication de la pauvreté par le travail décent et des services publics de qualité, ne soient pas compromise par la politique migratoire », poursuit la CSI, faisant notamment référence à la problématique de la fuite des cerveaux des pays en développement.
« Dans le cadre du combat syndical global pour une mondialisation plus juste et plus humaine, articuler migrations et développement durable constitue aussi une priorité fondamentale pour promouvoir le travail décent pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses, les travailleurs et travailleuses migrants compris », a conclu Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI.

- Vous pouvez télécharger ce dossier de 20 pages avec témoignages et photos en cliquant ici

- Vous pouvez visionner la vidéo « Migrants en Jordanie : Comment les syndicats veulent mieux les défendre et les organiser » en cliquant ici


Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 305 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

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