Iran : Un syndicaliste incarcéré pour avoir témoigné son soutien à Mansour Osanloo

Une nouvelle arrestation d’un dirigeant syndical a eu lieu en Iran le 18 novembre 2007.

Bruxelles, le 29 novembre 2007: Une nouvelle arrestation d’un dirigeant syndical a eu lieu en Iran le 18 novembre 2007. Il s’agit cette fois de Reza Dehghan, membre du Comité fondateur du syndicat des peintres (Syndica Nagash). Il a été placé en détention à la prison d’Evin, dans la capitale iranienne. La CSI soupçonne que cette arrestation soit liée aux activités syndicales de M. Dehghan et au vif soutien que ce dernier a témoigné à un autre dirigeant syndical incarcéré, Mansour Osanloo.
La CSI et l’IBB ont envoyé une lettre aux autorités (EN - pdf), demandant au président iranien d’ordonner la libération immédiate et inconditionnelle de Reza Dehghan et de l’ensemble des syndicalistes actuellement sous les verrous, y compris Mansour Osanloo et Mahmoud Salehi.
Mansour Osanloo, président du Syndicat des travailleurs de la compagnie de bus métropolitaine de Téhéran (Sherkat-e Vahed) a vu sa peine de prison de cinq ans confirmée par la Cour d’appel de Téhéran, en l’absence d’une audience en règle. Celui-ci se trouve incarcéré, depuis juillet 2007, dans la tristement célèbre prison d’Evin, malgré ses problèmes de santé.

L’affaire a pris une tournure encore plus inquiétante lorsque les avocats de Mansour Osnaloo et de ses camarades activistes du syndicat Sherkat-e Vahed ont collectivement présenté leur démission au tribunal ce 27 novembre. La CSI n’a été informée d’aucune tension entre le syndicat et ses avocats et craint qu’ils aient pu faire l’objet de pressions extérieures. La CSI et l’ITF ont demandé à l’OIT d’intercéder auprès du gouvernement afin d’assurer que le plein droit à une représentation juridique soit respecté pour l’ensemble des défendeurs du syndicat Sherkat-e Vahed.

La persécution judiciaire des militants de Sherkat-e Vahed se poursuit en toute impunité, comme le confirme la condamnation, le 30 octobre 2007, d’Ebrahim Madadi, membre du Comité exécutif du syndicat, en détention depuis le 9 août 2007. Pendant son incarcération, l’état de santé de M. Madadi s’est fortement détérioré. Il convient de mentionner qu’il a été incarcéré à la prison Ghezal Hesar, à Karaj, au sud de Téhéran, au milieu de criminels endurcis et de toxicomanes, ce qui répondrait vraisemblablement à une tactique de pression morale et psychologique. La CSI et l’ITF ont aujourd’hui soumis des informations complémentaires incriminant le gouvernement iranien dans le cadre d’une procédure de plainte de longue date menée auprès du Comité de liberté syndicale de l’OIT. La CSI condamne catégoriquement le gouvernement iranien pour sa répression continue des droits fondamentaux des travailleurs.

« La représentation juridique constitue un droit humain fondamental », a dit Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Il incombe au gouvernement de faire tout ce qui est en son pouvoir pour garantir aux syndicalistes la possibilité de librement choisir leurs conseillers juridiques en cas de persécution judiciaire. » « Il est grand temps que le gouvernement commence à respecter les droits fondamentaux des travailleurs », a-t-il conclu.

Pour plus d’informations :

Lettre à l’OIT (EN - pdf)


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