Les décideurs politiques souscrivent à la campagne « Travail décent pour une vie décente »

Les principaux décideurs politiques de gouvernements nationaux et d’institutions internationales ont souscrit à l’Appel à l’action* lancé la semaine dernière, à Lisbonne, dans le cadre de la campagne Travail décent pour une vie décente*. Ce faisant, ils se sont engagés à agir sur les sept demandes essentielles de la campagne, à savoir la modification des règles commerciales inéquitables, la protection du droit des travailleurs de se syndiquer, la ratification et la mise en application des conventions de l’ONU et de l’OIT concernant la protection de la main-d’œuvre migrante et l’accès à la protection sociale pour les 60% de la population mondiale qui en sont actuellement privés.

Les signataires incluent, pour l’instant, Juan Somavia (directeur général de l’OIT), Sha Zukang (secrétaire général adjoint des Affaires économiques et sociales), Dayan Jayatilleka (président du Conseil d’administration de l’OIT), Carlos Tomada (ministre du Travail de l’Argentine), Carlos Lupi (ministre du Travail du Brésil), Jose Antonio Viera da Silva (ministre du Travail et de la Sécurité sociale du Portugal, qui est actuellement à la présidence de l’UE) et Poul Nyrup Rasmussen (président du Parti socialiste européen.)

Joan Somavia, qui a été le premier à souscrire l’Appel à l’action, en présence d’un auditoire composé de chefs politiques nationaux, de dirigeants syndicaux et de représentants d’organisations de la société civile du monde entier, a exprimé son espoir de voir l’Appel à l’action transformer un projet politique en une réalité pour les peuples du monde.

« Nous sommes en train d’assister à la naissance d’un mouvement. A l’instar d’autres mouvements historiques, ce n’est qu’à partir du moment où les gens s’engagent que les décideurs se sentent contraints d’agir », a-t-il dit.

La Campagne Travail décent pour une vie décente** recueillera des pétitions auprès des citoyens et des décideurs politiques des pays du sud et du nord tout au long de l’année prochaine, avant de les soumettre aux décideurs internationaux. Des coalitions nationales pour le travail décent soumettront les mêmes demandes aux gouvernements de leur pays respectifs. Les syndicats, les ONG et les partis politiques à vocation progressiste seront mobilisés pour la collecte des pétitions.

Pour accéder au texte intégral de l’Appel à l’action en quatre langues, prière de cliquer ici.

Pour toutes demandes d’informations et d’interviews, prière de contacter le Service Presse de la CSI au +32 224 0204 ou Elizabeth Tapper (Solidar) au +32 500 1020.


(*) Dans le cadre de cet Appel à l’action, les demandes suivantes sont faites aux gouvernements :

1. Travail décent : Réaffirmer le rôle d’un emploi stable et de qualité envers une économie prospère et des communautés justes et équitables à travers l’application de stratégies visant à atteindre l’objectif de plein emploi productif, y compris pour les personnes qui travaillent, à l’heure actuelle, dans l’économie dite informelle, et qui ont besoin de droits et de justice pour défendre leurs intérêts. Toutes les personnes sans distinction ont droit à un emploi, à des conditions de travail honorables et à un revenu suffisant pour couvrir leurs besoins essentiels, y compris leurs besoins économiques et sociaux, ainsi que ceux des membres de leur famille ; il convient de renforcer ce droit en garantissant à tout le monde un salaire vital adéquat.

2. Droits : Le droit des travailleuses et des travailleurs de former des syndicats et d’y adhérer et de mener des négociations collectives avec leur employeur est d’une importance fondamentale pour atteindre l’objectif du travail décent et il revient à l’ensemble des organisations internationales, des gouvernements et des entreprises de remplir leurs responsabilités pour garantir le respect des droits humains des travailleurs.

3. Protection sociale : Renforcer et élargir la portée de la protection sociale en garantissant l’accès à la sécurité sociale, à la pension, aux allocations chômage, à la protection de la maternité et à des soins de santé de qualité pour tous. Ces prestations doivent être accessibles pour toutes et tous, y compris pour les travailleuses et les travailleurs de l’économie dite informelle.

4. Commerce : Réformer les règles commerciales inéquitables de manière à ce que les accords commerciaux fassent office d’instrument favorisant le travail décent, le développement durable et l’autonomisation des travailleuses et des travailleurs, des sans emploi et des pauvres dans le monde entier, Veiller à inclure aux termes des accords commerciaux des mécanismes contraignants pour la promotion et la mise en pratique du travail décent, y compris les normes fondamentales du travail. Les gouvernements doivent s’abstenir de conclure des accords commerciaux susceptibles de nuire aux intérêts des pauvres, d’engendrer le chômage ou de conduire à l’exploitation. Les demandes des organisations de travailleurs et des autres acteurs de la société civile devront être prises en considération.

5. Dette : Veiller à ce que les priorités des institutions financières internationales tiennent compte des enjeux sociaux et environnementaux. En particulier, il convient d’abolir toutes conditions de prêt et d’endettement en vertu desquelles des pays se verraient obligés de déréguler leurs marchés du travail, de réduire les dépenses publiques et de privatiser des services publics au détriment de l’accès et de la qualité de ces services. La mise en pratique de l’ensemble des projets financés par ces institutions doit se faire dans le plein respect des normes fondamentales du travail.

6. Coopération : Veiller à ce que les gouvernements remplissent leur promesse d’augmenter le niveau de coopération officielle au développement dévolue par les pays riches à au moins 0,7% du PIB. Un niveau de coopération au développement adéquat est impératif si l’on tient à ce que les Objectifs du Millénaire pour le développement soient atteints.

7. Migration : Veiller à ce que la main-d’œuvre migrante ne soit pas exploitée et jouisse des mêmes droits que les autres travailleurs en ratifiant les conventions pertinentes de l’OIT et la Convention de l’ONU de 1990 relative à la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles.

(**) La campagne Travail décent pour une vie décente est menée conjointement par la Confédération syndicale internationale, Solidar, le Forum progressiste mondial, Social Alert International et la Confédération européenne des syndicats.

www.ituc-csi.org
www.solidar.org
www.globalprogressiveforum.org
www.socialalert.org
www.etuc.org