Egypte : Peine de prison pour un défenseur des droits des travailleurs

Kamal Abbas, coordinateur général de la Centrale des syndicats et des services pour les travailleurs (CTUWS) et son avocat, Mohamed Helmy ont tous deux été condamnés (...)

Bruxelles, le 12 octobre 2007: Kamal Abbas, coordinateur général de la Centrale des syndicats et des services pour les travailleurs (CTUWS) et son avocat, Mohamed Helmy ont tous deux été condamnés à un an de prison par un tribunal égyptien. Mohamed Ibrahim, président du conseil de direction d’un centre pour jeunes de la Cité du 15 mai et membre du Parti national démocrate (PND) au pouvoir a intenté un procès à Kamal Abbas sur des allégations de « calomnie et diffamation. »

D’après Kamal Abbas, ceci n’a rien d’une coïncidence. « Tout ceci fait partie de la campagne de répression générale du gouvernement contre la société civile », a-t-il signalé. Abbas et son avocat ont été traduits en justice suite à la publication d’un rapport dans le bulletin d’information de la CTUWS, « Kalam Sinai’ia » (La Voix de Travailleurs), concernant une enquête sur des irrégularités financières et administratives dans la gestion du centre pour jeunes. Les chefs de corruption présentés à l’encontre M. Ibrahim ont été corroborés par une enquête interne réalisée par le Centre pour Jeunes ; le Conseil de direction du Centre a été dissolu par la suite.

La CSI et Solidar ont condamné fermement les peines de prison, qui viennent s’ajouter à une longue succession de mesures répressives engagées à l’encontre de la CTUWS, organisation indépendante de la société civile engagée dans la défense des droits syndicaux et autres droits des travailleurs en Egypte. « Nous sommes très inquiets face à cette nouvelle attaque à l’encontre de la CTUWS », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Cette organisation est tenue en haute estime au sein du mouvement syndical international pour son rôle actif en soutien aux travailleurs égyptiens dans leurs luttes pour le respect des normes fondamentales du travail dans leur pays. » Les sentences du tribunal, qui surviennent au milieu d’une vague de poursuites à l’encontre de journalistes accusés de publications diffamatoires constituent une atteinte à la liberté de publier de l’information et à la liberté d’expression, toutes deux garanties par la Constitution égyptienne.

Dans une lettre aux autorités égyptiennes (EN - pdf), la CSI et Solidar exhortent le président Hosni Mubarak à s’assurer que la CTUWS n’est pas persécutée dans l’exercice de ses activités et à ouvrir une enquête sur cette affaire.


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