Birmanie : Lourdes peines de prison contre six militants des droits du travail

La CSI n’a pas mâché ses mots dans la lettre de protestation qu’elle a adressée au chef de file du régime militaire birman, le général Than Shwe, (...)

Bruxelles, le 10 septembre 2007: La CSI n’a pas mâché ses mots dans la lettre de protestation (EN) qu’elle a adressée au chef de file du régime militaire birman, le général Than Shwe, en réaction, ce 7 septembre, aux lourdes peines de prison prononcées à l’encontre de six militants des droits des travailleurs.

Les six prévenus, Thurein Aung, Kyaw Kyaw, Wai Lin, Myo Min, Kyaw Win et Nyi Nyi Zaw ont tous été accusés d’ « incitation à la haine ou outrage au gouvernement. » Une partie d’entre eux ont aussi été accusés d’appartenir à des « associations illégales. » Quatre d’entre eux ont été condamnés à 28 ans de réclusion. Nyi Nyi Zaw et Kyaw Kyaw ont, quant à eux, écopé d’une peine de 20 ans. Les six hommes furent arrêtés dans la capitale, Rangoon, suite à leur participation à un activité organisée dans le cadre de la fête du travail du Premier mai.

« Ce nouvel acte de la junte birmane vient constituer une atteinte flagrante de plus aux droits fondamentaux par un régime qui semble prêt à tout pour s’accrocher au pouvoir », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « La condamnation de ces personnes courageuses à des dizaines d’années de prison pour le simple fait de s’être prononcées en défense des droits des travailleurs constitue un acte intolérable qui réclame une réponse vigoureuse et résolue de la part de la communauté internationale », a-t-il ajouté.

Au cours des derniers jours, la junte a réagi avec sévérité contre une série de manifestations et d’actions collectives, alors que la colère de la population face à la flambée des prix des combustibles exacerbe le mécontentement populaire généralisé que suscite la mauvaise gestion par un régime militaire récalcitrant, buté dans son opposition à la restauration de la démocratie.

D’après Guy Ryder, l’orchestration par le régime d’une « convention nationale » ayant pour vocation l’adoption d’un ensemble de directives en vue de l’instauration d’une nouvelle Constitution est un « simulacre dépourvu de toute légitimité auprès du peuple birman et sans la moindre crédibilité aux yeux de la communauté internationale.»

Unissant sa voix à celle de nombreux gouvernements et organisations, la CSI a demandé au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, de convoquer, de toute urgence, une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour débattre au sujet de la détérioration de la situation dans le pays.

L’Organisation internationale du travail (OIT) de l’ONU a qualifié de « totalement injustifiées » les peines prononcées à l’encontre des six défenseurs des droits des travailleurs. L’OIT a enjoint aux autorités birmanes de relâcher les détenus sur-le-champ.


Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 305 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

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