Travail forcé : La CSI donne le coup d’envoi d’un Programme d’action syndical mondial

A tout instant dans le monde, au moins 12,3 millions de personnes travaillent au régime du travail forcé, tel qu’il est défini aux termes de la Convention 29 de (...)

Bruxelles, le 3 septembre: A tout instant dans le monde, au moins 12,3 millions de personnes travaillent au régime du travail forcé, tel qu’il est défini aux termes de la Convention 29 de l’Organisation internationale du travail. Plus de 2,4 millions de ces personnes seraient victimes de trafics humains. Elles font souvent l’objet de coercition psychologique ou physique. Dans la pratique, cela signifie généralement que des personnes asservies par la dette sont contraintes de travailler dans des conditions humiliantes pour rembourser des prêts contractés auprès de leurs employeurs à des taux exorbitants. Outre l’exploitation et l’abus dont sont victimes les travailleuses et travailleurs domestiques, certaines personnes continuent à être maintenues en esclavage par leurs maîtres traditionnels. Dans certains pays, l’Etat continue à soumettre une minorité non négligeable de la population aux travaux forcés dans le cadre de projets d’utilité publics, et ce, dans des conditions inhumaines et avec un mépris absolu pour la dignité humaine. Les personnes appartenant aux catégories pauvres et plus susceptibles de faire l’objet de discrimination sont aussi les plus vulnérables face au travail forcé. Les syndicats sont le principal instrument pour dénoncer et enrayer les abus et l’exploitation à l’encontre des travailleuses et travailleurs du monde entier et revêtent, de ce fait, un rôle charnière dans l’abolition du travail forcé.

Soucieuse de mettre en place un programme d’action syndical mondial pour combattre cette exploitation, la CSI organise une première Conférence interrégionale sur l’action et les stratégies syndicales sur le travail forcé et le trafic humain. Cette rencontre aura lieu en Malaisie, du 9 au 11 septembre 2007.

« La plupart des organisations syndicales sont dores et déjà dotées de politiques, de stratégies et de programmes d’action concernant le travail des enfants, la main-d’œuvre migrante, le travail domestique et/ou le trafic humain à des fins d’exploitation sexuelle. La relation entre ces différentes problématiques n’est cependant pas toujours claire. Cette Conférence permettra la formulation d’une politique et d’une stratégie syndicale internationale à la fois exhaustive et réaliste pour s’attaquer conjointement au travail forcé et au trafic humain, initialement sur les deux prochaines années », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

La Conférence est organisée avec le concours du Programme d’action spécial de l’OIT contre le travail forcé, le Bureau des travailleurs de l’OIT (ACTRAV) et les Fédérations syndicales internationales. La Conférence sera l’occasion pour les délégués représentant le mouvement syndical dans les différentes régions et industries du monde de plancher sur le thème global du travail forcé et des trafics humains aux côtés d’experts issus du milieu syndical et d’autres domaines.


Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Jeroen Beirnaert,
Coordinateur de Projet Travail forcé et trafic humain

Département des Droits Humains et Syndicaux de la CSI (HTUR)
Boulevard du Roi Albert II, 5,
1210 Bruxelles
Belgique
32-(0)2-224.03.14 (tél.)
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