Indonésie : Un nouveau rapport de la CSI lève le voile sur des violations flagrantes de l’ensemble des normes fondamentales du travail

La CSI a publié un nouveau rapport aujourd’hui sur l’application des normes fondamentales du travail en Indonésie.

Bruxelles, le 27 juin 2007 : La CSI a publié un nouveau rapport aujourd’hui sur l’application des normes fondamentales du travail en Indonésie. Le rapport fait état de la persistance dans le pays de violations flagrantes concernant l’ensemble des normes fondamentales du travail. La sortie du rapport aujourd’hui a été programmée de manière à coïncider avec l’examen de la politique commerciale de l’Indonésie à l’OMC ces 27 et 29 juin.

Les droits syndicaux continuent d’êtres frappés de restrictions à la fois dans la loi et dans les faits, tandis que la discrimination antisyndicale est répandue. Les organisateurs syndicaux font fréquemment l’objet d’intimidation, une situation qui est aggravée par le fait que les procédures judiciaires pour se défendre contre de tels actes de discrimination prennent généralement des années et que la subornation et la corruption sont monnaie courante. D’autre part, le droit de grève continue à être limité par des procédures légales fastidieuses. Dans le secteur privé, les grèves donnent souvent lieu à des interventions musclées et parfois violentes de la police. Les grèves sont aussi sévèrement limitées et réprimées dans le secteur public.

La discrimination à l’emploi et dans les salaires reste un problème d’actualité en Indonésie. Le salaire moyen d’une femme représente environ 74% du salaire moyen d’un homme. Par ailleurs, les femmes se trouvent concentrées dans des emplois non rémunérés ou mal rémunérés, notamment l’emploi informel qui a connu une hausse constante depuis la crise financière de la fin des années 90. Les femmes sont, par ailleurs, sous représentées dans la fonction publique et seulement 17% d’entre elles occupent des postes de direction.

Le travail des enfants est répandu en Indonésie, y compris les pires formes de travail des enfants. Bien que la législation interdise expressément d’employer des enfants de moins de 18 ans dans des tâches dangereuses ou d’employer des enfants entre 15 et 18 ans plus de 4 heures par jour, de nombreuses infractions à cette loi ont été signalées. Dans les zones rurales, notamment, de nombreux enfants sont employés dans des plantations et des exploitations agricoles. En dehors du secteur agricole, de nombreux enfants sont également embauchés dans des entreprises familiales, dans les services domestiques et l’industrie de la pêche. Les pires formes de travail des enfants incluent le travail domestique, le trafic de drogues, la production de chaussures, la pêche hauturière, le ramassage d’ordures, l’exploitation minière, la pêche côtière, l’exploitation sexuelle et la contrebande. Parallèlement, les frais de scolarité sont élevés et le niveau d’inspection du travail faible.

Si la législation prohibe expressément le travail forcé, celui-ci continue d’exister sous diverses formes en Indonésie. Comme le signale le rapport, une main d’œuvre migrante nombreuse est recrutée et employée par des agences dans des conditions relevant de l’exploitation, voire du travail forcé. Les travailleurs se voient imposer des commissions exorbitantes, sont maltraités et forcés de faire des horaires à rallonge. En cas d’abus, ils ont difficilement accès à un recours pour faire valoir leurs droits. Certaines agences obligent les travailleurs migrants à écouler jusqu’à 14 mois dans des « camps d’entraînement » où les agences peuvent les obliger à travailler pour leur compte. Les femmes et les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables face à la prostitution forcée. Le travail infantile forcé est quant à lui répandu sur les plates-formes de pêche et les décharges.

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