Colombie : Nouvelles preuves du lien entre la DAS et les escadrons de la mort dans l’assassinat de syndicalistes

Dans un nouveau rapport explosif présenté à l’Organisation internationale du travail (OIT), la Confédération syndicale internationale (CSI) a apporté la preuve directe d’une collusion entre...


Bruxelles, 18 avril 2007: Dans un nouveau rapport explosif présenté à l’Organisation internationale du travail (OIT), la Confédération syndicale internationale (CSI) a apporté la preuve directe d’une collusion entre la célèbre agence de sécurité colombienne DAS et les escadrons de la mort paramilitaires pour le meurtre d’au moins sept syndicalistes depuis le début des années 1990. La DAS (ou département administratif de sécurité) est sous l’autorité directe du Président colombien, Alvaro Uribe Velez et a récemment fait l’objet de révélations similaires qui ont ébranlé la classe politique au pouvoir en Colombie.

Une enquête menée par le Parquet général ("Fiscalia") a révélé que la DAS mène depuis longtemps une politique de surveillance secrète des activités syndicales légitimes, surtout des dirigeants syndicaux. Parmi les nouveaux éléments versés au dossier de l’enquête figure une liste de 22 dirigeants syndicaux et d’un conseiller syndical qui ont été expressément identifiés par les enquêteurs de la Direction nationale des renseignements. Sept d’entre eux ont été tués après avoir été identifiés par la Direction.

Le rapport présenté à l’OIT fait partie d’une plainte déposée contre le Gouvernement colombien pour les graves violations des droits syndicaux dont il se rend constamment coupable. Le 18 avril, lors d’un discours prononcé à l’occasion d’une conférence internationale sur les droits humains en Colombie organisée au Parlement européen, Janek Kuczkiewicz, Directeur des droits humains et syndicaux de la CSI, a exhorté la communauté internationale à accroître la pression sur les autorités colombiennes pour qu’elles mènent des enquêtes valables sur la mort de plus de 2 000 syndicalistes, dont plus d’un cinquième étaient des dirigeants syndicaux, entre 1991 et 2006.

"Depuis des années, la Colombie figure en tête de liste des pays où des syndicalistes se font tuer simplement parce qu’ils mènent un combat légitime en faveur des droits des travailleuses et des travailleurs. Ces meurtres détruisent des milliers de vies et de familles dans tout le pays, a déclaré Janek Kuczkiewicz. Il n’est guère étonnant que le gouvernement et les autorités judiciaires n’aient pas mené d’enquête à propos de ces horribles crimes ni traîné en justice leurs coupables puisque les personnes qui ont participé aux gouvernements de ces dernières années en sont les complices. Aujourd’hui, le gouvernement a la possibilité de faire en sorte que justice soit enfin rendue et qu’à l’avenir, les droits fondamentaux des femmes et des hommes qui travaillent soient respectés dans leur intégralité", a-t-il ajouté.

Au vu de la situation, la CSI a soutenu les remises en question au sein du Parlement européen des privilèges commerciaux dont bénéficie la Colombie dans le cadre du Système de préférences généralisées de l’Union européenne. Ces avantages sont conditionnés au respect des droits syndicaux fondamentaux établis par les Conventions de l’OIT.

Discours de Janek Kuczkiewicz (uniquement en espagnol)

Plainte auprès de l’OIT (uniquement en espagnol)

Rapport sur la DAS (uniquement en espagnol)

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