Le gouvernement swazi menace d’étrangler des dirigeants syndicaux

La CSI condamne avec la plus grande fermeté le Premier ministre du Swaziland, Sibusiso Barnabas Dlamini, qui a menacé d’étrangler les dirigeants syndicaux et les défenseurs des droits humains assistant au Sommet Afrique à Washington DC dès leur retour.

Les États-Unis ont décidé, en juillet, de suspendre les avantages commerciaux accordés en vertu de la loi African Growth and Opportunity Act (loi sur la croissance et les potentialités de l’Afrique - AGOA) au Swaziland à compter du 1er janvier 2015. Cette décision a été prise en considération du fait que le gouvernement est impliqué, depuis des années, dans des violations graves et systématiques des droits fondamentaux des travailleurs et des travailleuses.
Ces violations comprennent l’emprisonnement de dirigeants syndicaux, la révocation de l’enregistrement de la centrale syndicale TUCOSWA et l’interdiction de grèves et de manifestations. La Mission d’enquête de haut niveau menée par l’OIT au Swaziland en janvier 2014 a conclu qu’« aucun progrès concret ou tangible n’a été accompli concernant les diverses questions en matière de [liberté syndicale], dont certaines sont en suspens depuis plus d’une décennie ».

« Le Premier ministre a proféré sa menace pendant qu’il était interrogé par les députés sur ce que le gouvernement comptait faire pour rétablir les avantages de l’AGOA. M. Dlamini ne peut s’en prendre qu’à son propre gouvernement en ce qui concerne la perte éventuelle de ces avantages », a expliqué Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « Loin des poignées de main et des conversations polies lors du Sommet Afrique, le gouvernement a montré son vrai visage. Nous appelons les gouvernements à exhorter, de toute urgence, le gouvernement swazi à lever publiquement sa menace et à garantir la sécurité de ces militants courageux dès leur retour. En outre, nous exhortons d’autres pays octroyant des préférences commerciales au Swaziland à se joindre aux États-Unis en engageant des procédures visant à les retirer jusqu’à ce que les droits fondamentaux des travailleurs et des travailleuses soient respectés en droit et dans la pratique. »

Campagne de Labourstart : http://www.labourstart.org/go/swaziland