Les objectifs de croissance du G20 doivent s’engager à combler le « déficit » de 62 millions d’emplois à travers le monde

Aujourd’hui, le L20 a annoncé que le G20 devait donner la priorité à un Plan d’action en faveur d’une croissance globale et d’emplois de qualité, en complément aux objectifs de création d’emplois inscrits dans les programmes d’emploi nationaux.

Lors du premier Forum du L20 tenu aujourd’hui à Melbourne, le secrétaire de la fédération syndicale australienne Australian Council of Trade Unions, Dave Oliver, et la secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale, Sharan Burrow, ont affirmé que la présidence du G20 assurée par l’Australie avait toutes les cartes en main pour motiver la création d’emplois au niveau mondial et encourager une croissance durable.

« La hausse de l’inégalité des revenus est la conséquence des anciens modèles de croissance qui favorisent la baisse des salaires, les réductions d’emplois et la hausse du travail précaire » a déclaré Mme Burrow.

« Nous ne pouvons pas retourner à ces modèles de croissance, où 1% des personnes se taillent la part du lion tandis que le salaire des familles qui travaillent dur n’évolue pas.

« Pour atteindre le nouvel objectif de croissance, nous devons nous détourner de l’austérité et soutenir la demande mondiale et les politiques structurelles qui améliorent les compétences des travailleurs et défendent leurs droits, au lieu de les menacer.

« Ce n’est pas en réduisant les droits que nous irons vers la prospérité ».

D’après M. Oliver, en ce qui concerne les économies en transition, les travailleurs ont besoin de voir d’où viennent les emplois du futur.

« Alors que la croissance ralentit et que le niveau de chômage reste élevé, les Australiens qui travaillent attendent un gouvernement qui leur propose un programme axé sur la création d’emplois et le renforcement de l’économie.

« À la place, le gouvernement réduit brutalement les emplois du secteur public ainsi que les financements destinés à améliorer les compétences des centres de formation pour le commerce, et il se sépare de la société de financement des énergies propres de 10 milliards de dollars, qui aurait permis de créer des milliers de nouveaux emplois locaux hautement qualifiés et innovants.

« La présidence du G20 assurée par l’Australie offre l’occasion unique au gouvernement Abbott de joindre l’acte à la parole et de créer des emplois de bonne qualité, stables et durables ».

Le L20 appelle les gouvernements du G20 à convenir d’un pacte en faveur de l’emploi et de la croissance pour :

- Réinvestir dans les infrastructures publiques qui génèrent des emplois à court terme, mais qui améliorent aussi le potentiel productif à long terme, et soutenir la transition vers une économie à faibles émissions de carbone qui peut créer des emplois écologiques et décents ;

- Accroître les revenus faibles et intermédiaires en vue non seulement de réduire les inégalités, mais aussi d’injecter un pouvoir d’achat dans l’économie et relancer les investissements productifs. Le L20 présentera une évaluation chiffrée de l’impact sur la création d’emplois de telles mesures d’incitation axées sur les salaires lors de la réunion des ministres du Travail du G20 de septembre 2014 ;

- Renforcer les droits des travailleurs et les systèmes de protection sociale pour officialiser des emplois informels et empêcher que les emplois officiels ne passent dans l’économie informelle ; réduire la précarité liée au chômage et promouvoir des marchés du travail accessibles à tous, ce qui implique des efforts pour relancer les taux d’activité des groupes vulnérables, surtout les femmes et les membres des communautés ethniques minoritaires, notamment grâce à des investissements dans les structures de prise en charge des enfants et dans « l’économie des soins » ;

- Mettre en place des socles de protection sociale internationaux pour garantir des soins de santé universels et la prise en charge des personnes âgées, et pour dispenser les services publics essentiels ;

- Soutenir l’emploi des jeunes en introduisant des garanties pour la jeunesse, en encourageant les formations professionnelles et les apprentissages de qualité, comme le réclament le L20 et le B20, et augmenter les investissements dans l’éducation publique de qualité ;

Le L20 organise son premier Forum aujourd’hui à Melbourne pour établir le dialogue sur « Les emplois et la croissance » avec d’autres groupes spécifiques officiels présents au G20, tels que le Business 20 (B20) pour le commerce, le Civil 20 (C20) pour la société civile, le Think 20 (T20) pour les groupes de réflexion et le Youth 20 (Y20) pour la jeunesse.

Le Comité de pilotage australien du L20 a travaillé en étroite collaboration avec la CSI et la TUAC pour planifier et organiser les manifestations et les activités du L20 http://www.ituc-csi.org/l20 et pour assurer une représentation satisfaisante du L20 dans toutes les réunions du G20, en particulier les réunions du Groupe de travail sur l’emploi, les réunions des sherpas, des ministres du Travail et des Finances et les rencontres au sommet.