Rapport mondial : répression des droits syndicaux et des libertés économiques dans le monde entier

Rapport dans 143 pays – les Amériques demeurent la région la plus meurtrière - Germes du printemps arabe dans la répression contre les travailleurs/euses et le non-respect des droits économiques

La Colombie et les Amériques conservent la position dominante dans le sombre bilan en matière d’assassinats et de répression des travailleurs/euses participant aux activités syndicales, selon le dernier rapport annuel des violations des droits syndicaux, publié par la CSI lors de la 100e Conférence de l’OIT.

Le rapport annuel, réalisé dans 143 pays, brosse un tableau des peuples menant une lutte pour davantage de droits économiques et la liberté syndicale, à laquelle ont riposté de nombreux gouvernements et entreprises moyennant la répression, des licenciements, la violence, des menaces de mort et des assassinats.

Le rapport annuel, qui couvre l’année 2010, révèle :
- 90 assassinats de syndicalistes (49 rien qu’en Colombie) ;
- 75 menaces de mort recensées et au moins 2.500 arrestations ;
- au moins 5.000 licenciements de syndicalistes en raison de leurs activités syndicales.

« Aux quatre coins du monde, les travailleurs/euses, les communautés et les populations s’efforcent de réclamer les droits fondamentaux à un travail décent et à une vie décente, et dans nombre de pays ils sont victimes de licenciements, de violence et, dans des cas extrêmes, d’assassinats par les gouvernements, les employeurs et les entreprises » a affirmé aujourd’hui la secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale, Sharan Burrow.

Les tendances mondiales mises en exergue dans le rapport incluent le non-respect des législations du travail par les gouvernements, le manque d’aide au financement de l’inspection ou de la protection, l’absence de droits et les abus à l’encontre des travailleurs/euses migrants dans le monde entier, et particulièrement dans les États du Golfe, et l’exploitation de la main-d’œuvre principalement féminine dans les zones franches d’exportation dans le monde.

Au Moyen-Orient, le rapport annuel de 2010 dépeint un tableau des gouvernements tentant de réprimer leur peuple engagé à s’efforcer d’améliorer leur vie sur le plan économique et à lutter pour celle-ci à travers une représentation syndicale, des salaires plus élevés et la négociation collective.

- En Égypte, le rapport révèle des licenciements et des représailles de la part des employeurs, la violence policière et de nombreuses arrestations dans la mesure où de plus en plus de travailleurs/euses se sont affiliés à des syndicats indépendants et ont entamé des actions de grève.
- En Tunisie, le rapport met en exergue le mouvement grandissant de protestations sociales liées à la lutte pour les droits économiques, auquel riposte le gouvernement en s’ingérant dans les affaires du mouvement syndical.
- À Bahreïn, le rapport souligne le problème récurrent du chômage et des inégalités, et cette année la CSI suit de près les disparitions, les arrestations et la violence dont ont fait l’objet les syndicalistes indépendants au cours des derniers mois.

« Les syndicats indépendants sont indispensables pour améliorer le niveau de vie des travailleurs/euses ordinaires aux quatre coins du monde. Le rapport annuel de la CSI révèle que, dans leur lutte pour les droits fondamentaux à un travail décent et à une vie décente, de nombreux syndicalistes risquent leur vie pour le bien de leur communauté. »

Sharan Burrow a également lancé un avertissement aux organes directeurs mondiaux et au G-20.

« Le taux de chômage dans le monde augmente. Sans emplois dignes ni espoir pour l’avenir, les gouvernements risquent d’accroître l’instabilité politique. Les droits syndicaux sont essentiels à la démocratie, à la croissance économique et à un avenir civilisé », a affirmé Sharan Burrow.

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