Égypte

L’Égypte est l’un des 10 pires pays au monde pour les travailleurs

En Égypte, depuis la dissolution des syndicats indépendants en 2018, leur nombre a chuté, passant de 1 500 à seulement 150. Les autorités ont systématiquement fait obstacle aux tentatives de réenregistrement des syndicats, privant ainsi les travailleurs et les travailleuses de représentation.

En 2024, les autorités se sont ingérées davantage dans les affaires syndicales, et ont par exemple imposé des réglementations complexes pour les élections, les conditions d’adhésion, les statuts et les procédures internes. Les comptes des syndicats ont été soumis au contrôle vexatoire d’un organisme central de comptabilité doté de pouvoirs étendus lui permettant de s’immiscer dans les finances des syndicats.

Les employeurs ont aggravé cet environnement hostile en recourant à des mesures disciplinaires et à des licenciements pour sanctionner les grévistes et affaiblir les syndicats.

Obstacles au réenregistrement de syndicats

En Égypte, depuis la dissolution de tous les syndicats indépendants en 2018, les travailleurs et travailleuses et leurs représentants ont demandé le réenregistrement de leurs syndicats. Cependant, les autorités ont exigé des conditions d’enregistrement excessives et absurdes, comme la nécessité d’obtenir l’approbation de l’employeur avec tampon officiel. En mars 2024, au moins 14 syndicats indépendants étaient toujours en attente d’une reconnaissance officielle, et les autorités en empêchaient 11 autres d’organiser leurs élections, laissant les travailleurs sans représentation et les privant de leur droit de négociation collective. Selon les estimations, depuis 2018, le nombre de syndicats indépendants est passé de 1 500 à seulement 150.

Libertés civiles réprimées par l’État

Au moins 11 syndicalistes ont été arbitrairement emprisonnés après avoir tenté d’exercer leurs libertés fondamentales, parmi lesquelles le droit de grève. L’article 194 de la loi sur le travail interdit explicitement les grèves dans les institutions stratégiques ou essentielles. Dans la pratique, les autorités ont adopté une interprétation très large de la définition des « services essentiels » et de la « sécurité nationale » pour limiter les actions collectives. Les travailleurs arrêtés pour avoir exercé leurs droits fondamentaux internationalement reconnus étaient passibles de lourdes peines, telles que le travail forcé en prison.