Japon : Rencontre des dirigeants syndicaux du G7 avec le Premier ministre Abe

Des dirigeants syndicaux des pays du G7 ont rencontré l’actuel président du G7 et Premier ministre du Japon Shinzo Abe à Tokyo, en prévision du Sommet du G7 le mois prochain à Ise-Shima.

La délégation syndicale conduite par Rikio Kozu, président de la confédération syndicale nippone RENGO, a soumis à Abe un ensemble de priorités syndicales pour l’action du G7, réparties en quatre piliers fondamentaux :

  • Réduire les inégalités
  • Créer de l’emploi et du travail décent
  • Accomplir l’égalité hommes-femmes
  • Assurer la durabilité environnementale et l’action sur le climat.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Nous avons mis l’accent sur le fait que la lutte contre l’inégalité exigeait une stratégie exhaustive qui inclue la protection sociale, un salaire minimum vital, de même qu’une négociation collective étendue couvrant les droits fondamentaux et des mécanismes d’application efficaces. Pour créer de l’emploi, nous avons besoin d’investissements dans l’infrastructure – ouvrant la voie à des infrastructures vertes génératrices d’emplois et permettant au monde de relever le défi de la réduction des émissions. L’action sur le climat implique une transformation industrielle massive, étayée par une transition aux énergies renouvelables, une transition qui soit juste et soutienne les travailleurs et les communautés vulnérables.

« Nous avons demandé instamment que le droit au travail soit garanti pour les réfugiés, au même titre que l’égalité de traitement. La croissance inclusive doit être fondée sur un monde humain où les gens puissent vivre en sécurité.

« Garantir le travail décent dans les chaînes d’approvisionnement constitue aussi une priorité pour le suivi du G7 en Allemagne. S’agissant désormais du modèle commercial prédominant, la confiance des travailleurs dans l’intégration économique et les accords commerciaux implique la nécessité d’une réforme du modèle d’emplois mal payés, précaires et dangereux. Les travailleurs en Asie comptent parmi les plus exploités au monde et nous en appelons aux pays du G7 à rendre la diligence raisonnable obligatoire pour les multinationales, afin que les plus grandes entreprises puissent être appelées à répondre de leurs actions par-delà les frontières.

« Longuement attendue, l’égalité entre hommes et femmes relève désormais de l’urgence. Le Japon a été parmi les premiers à inscrire la question critique de la participation des femmes et du salaire égal à l’ordre du jour. Cela requiert des investissements dans l’économie des soins, y compris les services de garderie.

« Notre délégation a également pointé l’importance du dialogue social comme étant essentiel à la réalisation de l’économie globale novatrice, revigorée, interconnectée et inclusive, telle que préconisée par le Premier ministre Abe », a conclu madame Burrow.

John Evans, secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC), a souligné : « L’économie mondiale se trouve dans sa phase la plus dangereuse depuis 2009, avec une croissance au point-mort et le risque d’une envolée du chômage à niveau mondial. » Cette situation exige de la part du G7 qu’il fasse preuve de leadership dans la coordination de mesures visant à réamorcer la croissance et créer des emplois, à travers l’augmentation de l’investissement public dans l’infrastructure physique et sociale et des mesures destinées à augmenter les salaires et le pouvoir d’achat des familles des travailleurs. Le scandale des « Panama Papers » est venu sérieusement ébranler la confiance dans nos leaders, soulignant la nécessité de mesures pour mettre définitivement terme à la fraude internationale et aux paradis fiscaux ».

Dans sa réponse, le Premier ministre Abe a remercié les dirigeants syndicaux pour leurs recommandations et félicité les syndicats pour les efforts consentis dans l’actuel contexte mondial.

Il a ajouté que ce Sommet du G7 serait centré sur la vulnérabilité de l’économie mondiale et a reconnu que les politiques présentées par la délégation syndicale visaient une croissance inclusive et durable.

Il a insisté sur le fait que l’inclusion sous-entend l’engagement de tous les citoyens et qu’en ce sens, l’inclusion des femmes avec un salaire égal est indispensable.

Le changement climatique, l’énergie et l’infrastructure verte sont des points de discussion critiques et l’intégration économique est une priorité. Le Partenariat Trans-Pacifique (TPP) a fait l’objet d’un débat de 7 heures au sein d’une commission parlementaire le 8 avril et serait suivie d’une autre session le lendemain.

Le Premier ministre a aussi affirmé que le G7 donnerait lieu à une discussion ouverte et large sur l’ensemble des questions soulevées et que la recherche d’un consensus auprès des leaders du G7 sera essentielle.

La délégation syndicale était composée de représentants des mouvements syndicaux des pays du G7, de la CSI et de son organisation régionale pour l’Asie et le Pacifique (CSI-AP), de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC) et de la Confédération européenne des syndicats (CES).

La CSI représente 180 millions de travailleurs/euses à travers 333 organisations affiliées nationales dans 162 pays et territoires.

la Déclaration du mouvement syndical au Sommet du G7, les 26-27 mai 2016, à Ise-Shima, Japon.

Pour plus de précisions, nous vous invitons à vous rapporter à la Déclaration du mouvement syndical au Sommet du G7, les 26-27 mai 2016, à Ise-Shima, Japon.