Pourparlers de Bonn sur les changements climatiques – de meilleures options sur la table, mais c’est encore insuffisant

À l’issue du dernier cycle de négociations sur le climat préalable au sommet, conclu vendredi dernier à Bonn (Allemagne), les syndicats restent inquiets du possible résultat du Sommet de Paris sur les changements climatiques.

Les co-présidents de la réunion de Bonn avaient présenté un texte déplorablement faible, lequel a été amélioré grâce à l’insistance de certains pays réclamant des options plus ambitieuses ; néanmoins, le résultat demeure insuffisant.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a dit : « Les travaux de recherche montrent que les gouvernements sont en train d’emprunter un chemin dangereux. Le scénario d’une hausse des températures mondiales de 3°C ou plus – qui résulterait de l’addition de tous les engagements des pays – se traduira par des pertes d’emploi et une crise de développement ».

Lors du sommet syndical sur le climat, tenu en septembre, les syndicats avaient annoncé leurs trois priorités principales pour la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris, à savoir : un mécanisme solide de réexamen périodique des programmes des pays fondés sur l’équité, davantage d’ambition en matière de financement du climat, et un engagement à assurer une « transition juste » pour les travailleurs affectés par le changement, en particulier dans les secteurs subissant des transformations majeures liées aux politiques sur le climat.

« Le texte sur lequel portent les négociation reprend désormais mieux nos préoccupations, mais nous restons inquiets car on perçoit clairement une opposition à un texte plus ambitieux. Nous devons de toute urgence nous mobiliser afin de nous assurer d’un meilleur résultat », dit Burrow.

Les syndicats se sont réjouis en particulier d’une initiative prise en dernière minute par certains gouvernements en vue de sauver l’engagement envers une « transition juste » dans la partie opérationnelle de l’accord, engagement qui avait été sur le point d’être éliminé.

« Bien que les représentants de la société civile ne soient pas autorisés dans les salles de négociation, nous savons bien qui entend compromettre la justice sociale dans ce processus, et quels sont les gouvernements qui défendent le peuple. Les syndicats ne resteront pas muets devant l’attitude de certains négociateurs qui font fi de leur mandat national en soutien à un « transition juste ». Nous avons salué l’engagement public pris par la présidente du Brésil Dilma Rousseff envers une « transition juste ». Or, vraisemblablement les négociateurs brésiliens sur le climat sont déterminés à saper à la fois l’engagement de leur présidente et la protection des travailleurs et communautés vulnérables du monde entier », affirme Burrow.

Lire le rapport Nouveaux fronts - Justice climatique : Paris et au-delà