Le mouvement syndical international se félicite des promesses du G7 relatives aux chaînes d’approvisionnement, au climat et à la fiscalité

photo: Photo: Bundesregierung/Widmann

Le mouvement syndical international a salué les principales promesses des dirigeants des grandes économies mondiales lors du sommet du G7, tout en mettant en garde contre l’érosion de la confiance du public envers les gouvernements et les entreprises, et en insistant sur le besoin d’actions plus ambitieuses sur plusieurs fronts pour garantir une croissance économique pérenne.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), a déclaré : « La chancelière allemande, Angela Merkel, qui accueillait le sommet, a clairement montré la voie sur plusieurs thèmes capitaux, surtout en ce qui concerne la promesse des dirigeants des pays du G7 d’agir vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement mondiales qui sont actuellement une source d’exploitation et d’appauvrissement plutôt que de fournir des emplois décents, sûrs et sans danger. Il faut que des lois viennent renforcer les mécanismes internationaux existants relatifs au comportement des entreprises. Les membres du G20, qui se réuniront en novembre, devront discuter de ce point et d’autres grands engagements relatifs aux actions climatiques et au financement, de même qu’à la fiscalité et à l’augmentation de la participation des femmes. »

Un sondage d’opinion, mené par la CSI sur la confiance dans les entreprises et les chaînes d’approvisionnement, publié la veille du sommet, révèle que :

  • 55 % des personnes interrogées en Allemagne, aux États-Unis, en France et au Royaume-Uni considèrent qu’on ne peut compter sur la plupart des entreprises internationales pour s’occuper de leurs travailleurs et que des réglementations plus strictes sont nécessaires ;
  • 80 % des personnes interrogées en Indonésie, aux Philippines et en Turquie sont d’avis que la plupart des employeurs privilégient le profit au détriment de la sécurité de leurs travailleurs ;
  • Plus de trois quarts (78 %) des personnes en Indonésie, aux Philippines et en Turquie pensent que les entreprises devraient payer à tous leurs travailleurs un salaire minimum décent – quel que soit l’endroit où ils se trouvent.

S’exprimant à propos de la mise en place d’un fonds mondial pour la prévention des accidents du travail avec l’OIT, le Fonds Vision zéro, John Evans, secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC-OCDE) et chef économiste de la CSI, a estimé que « les dirigeants des pays du G7 ont reconnu leurs responsabilités en termes de promotion de conditions de travail décentes dans les pays en développement. Cela fait longtemps que les familles des victimes du Rana Plaza attendent le dernier versement de leurs indemnisations, mais ces engagements doivent désormais servir à éviter que de telles tragédies se produisent. Les promesses faites lors du sommet doivent devenir des actions, pour permettre non seulement la mise en place du Fonds Vision zéro, mais aussi pour veiller au renforcement des Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales. Le G7 a mis la barre plus haut pour être sûr que le processus de consolidation du principal mécanisme des Principes directeurs, le travail des “points de contact nationaux”, soit bien un processus de mise en œuvre global et efficace, prévoyant de vraies conséquences pour celles et ceux qui ne respectent pas les Principes directeurs. »

Les participants au sommet ont notamment reconnu que la réforme du secteur financier international n’était pas encore achevée et que le chômage restait trop élevé. Les syndicats ont apprécié leur engagement envers une croissance forte et universelle, et en faveur d’investissements, surtout dans les infrastructures.

« Les participants à ce sommet du G7 ont progressé sur une série de points essentiels. Il s’agit maintenant de les étendre à d’autres pays et de les traduire en actions concrètes. Les gouvernements doivent regagner la confiance des citoyens en ce qui concerne leur volonté de contenir l’avidité des entreprises, d’instaurer le respect du droit et de mettre l’économie mondiale sur la bonne voie, une qui soit bénéfique à la population tout entière, plutôt que seulement à une poignée de riches et de puissants », a encore déclaré Sharan Burrow.