La mascarade de Varsovie fournit une raison supplémentaire de se mobiliser autour du changement climatique

Alors que, jeudi, plusieurs groupes de la société civile décidaient de quitter massivement les négociations sur le changement climatique et après 36 longues heures de pourparlers sur un texte vide de sens, le mouvement syndical international appelle le monde du travail à augmenter la pression publique sur les gouvernements.

« Le changement climatique est bien réel et s’accompagne de conséquences de plus en plus importantes qui seront encore plus dévastatrices, conduisant à des déplacements de populations, à des pertes d’emploi et au désespoir social si nous n’agissons pas. Nous ne pouvons pas laisser nos gouvernements se rendre à des négociations climatiques avec si peu d’ambition, a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI) qui figurait parmi les organisations qui ont mené la révolte de la société civile de jeudi. Les scientifiques ne peuvent pas être plus clairs et pourtant les nations ont une fois de plus fait primer leurs intérêts et adopté une vision à court terme.

Les textes approuvés lors des négociations de Varsovie ne mentionnent pas d’échéancier pour répondre à l’appel de fonds de 100 milliards de dollars US d’ici 2020 pour combattre le changement climatique ni ne prévoient de moyens d’accélérer les promesses de réduction des émissions avant 2020, pourtant essentielle pour rester sous les 2°C d’augmentation moyenne de la température.

Les syndicats, les organisations de défense de l’environnement et du développement ont montré à Varsovie qu’ils croyaient toujours en la démocratie et qu’ils n’accepteront pas silencieusement de tels comportements, a expliqué Sharan Burrow, faisant référence à leur décision de quitter les négociations le jeudi 21 novembre. Nous devons expliquer aux citoyens ce qui se passe et veiller à ce que les gouvernements ne se rendent pas à Lima avec si peu d’ambition. »

Le mouvement syndical va intensifier ses efforts et mobiliser afin que les travailleuses et les travailleurs réclament des actions climatiques impliquant des investissements destinés à rendre toutes les industries plus écologiques et s’accompagnant de création d’emplois durables grâce à des mesures pour une « transition juste », une stratégie essentielle pour veiller à ce que le monde du travail participe intégralement aux transformations nécessaires pour sauver notre climat.

« Malgré la déception, nous quittons Varsovie emplis d’espoir et avec la certitude que ce qui s’est produit ici galvanisera notre détermination dans le monde entier et servira de fondement à un mouvement pour le climat mené par les populations », a conclu Sharan Burrow.