Divulgation d’un plan visant à restreindre l’internet: le mouvement syndical mondial dit « halte à la mainmise sur l’internet »

Le mouvement syndical mondial a lancé un nouvel appel direct aux Nations unies suite à la divulgation d’une proposition russe d’imposition d’une nouvelle réglementation, sanctionnée par l’ONU, qui permettrait de contrôler et de censurer le trafic entrant et sortant sur l’internet.

Les ministres des Télécommunications de 193 pays se réuniront à huis clos à Dubaï le mois prochain lors de la Conférence mondiale sur les télécommunications internationales (CMTI-12) en vue de débattre d’un nouveau régime réglementaire pour l’internet.

La Confédération syndicale internationale a écrit à deux occasions au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour lui faire part de sa vive préoccupation du fait que les modifications proposées pourraient mener à une recrudescence du contrôle et de la censure d’internet par les gouvernements.

La secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a affirmé que « l’internet tel que nous le connaissons aujourd’hui » est menacé par les changements proposés.

« La CMTI aura lieu dans moins d’une semaine. Nous redoublons d’efforts pour attirer l’attention sur cette question et exhortons les gouvernements à voter contre les propositions.

« Il est clair que certains gouvernements sont intéressés par un changement des règles et des réglementations de l’internet. Un bloc a émergé, regroupant la Chine, l’Arabie saoudite, l’Égypte et la Russie, qui souhaitent ouvrir la voie à de futures restrictions tant au contenu sur l’internet qu’à ses utilisateurs.

« Le danger de la prochaine Conférence mondiale sur les télécommunications internationales (CMTI-12) est que certains gouvernements tenteront, à huis clos et en dehors de toute transparence, de saper l’approche à multiples parties prenantes.

« Les risques sont évidents. Ceux qui défendent un accès sans entrave et relativement libre à l’internet doivent lutter pour protéger l’accès et maintenir une approche à multiples parties prenantes de la gouvernance de l’internet.

S’ils sont acceptés, les changements proposés permettraient:

- que les gouvernements restreignent ou bloquent l’information qui est diffusée via l’internet;
- qu’un régime mondial de surveillance des communications par internet soit mis sur pied, y compris l’obligation de s’identifier imposée à ceux qui envoient et reçoivent des informations;
- que l’on autorise seulement une utilisation « rationnelle » de l’internet;
- que les gouvernements imposent une fermeture de l’internet s’il est estimé que celui-ci peut interférer dans les affaires intérieures d’autres États ou que des informations « sensibles » par nature pourraient être échangées;
- qu’un nouveau régime de fixation des prix soit introduit, ce qui ralentirait la croissance de l’internet, en particulier dans les pays les plus pauvres.
« Nous réitérons notre appel à une transparence lors de la CMTI-12.

D’importantes questions sont en jeu en ce qui concerne la liberté d’expression et la nécessité d’un modèle économique qui promeuve la croissance de l’internet afin que tout le monde ait accès partout. Ces questions importantes ne peuvent être débattues à huis clos, alors que l’incidence pour les citoyens et la liberté d’expression s’avère considérable », a déclaré Sharan Burrow.

Pour de plus amples informations sur la campagne « Halte à la mainmise sur l’internet », consultez www.equaltimes.org ou www.change.org/netgrab.