Qatar : pas de Coupe du Monde sans respect des droits des travailleurs

la CSI, l’Internationale du Bâtiment et du Bois et le syndicat suisse Unia, ont aujourd’hui rencontré Jérôme Valcke, Secrétaire général de la FIFA, au siège de l’instance internationale. Cette réunion avait pour objectif de lui signifier que si le Qatar ne respecte pas le droit du travail, le mouvement syndical international ferait campagne contre la tenue de la Coupe du Monde 2022 dans le pays.

Sharan Burrow, Secrétaire général de la CSI, a déclaré que sa confédération avait clairement indiqué à la FIFA que le mouvement syndical international « n’accepterait pas que les droits des ouvriers construisant les stades soient bafoués ».
« Nous avons transmis ce message à la FIFA et cette réunion a été constructive. Dans les mois à venir, nous collaborerons étroitement avec la FIFA et tenterons de rencontrer les pouvoirs publics qataris afin de déterminer dans quelle mesure ils envisagent de respecter les législations en matière de droit du travail et d’emploi décent. Nous avons aussi convenu de nous réunir afin d’envisager l’inclusion du respect du droit du travail dans les critères de sélection des futurs pays organisateurs de la Coupe du Monde. »

« Au Qatar, le droit du travail des travailleurs migrants n’est pas respecté, les salaires sont particulièrement bas et les risques en termes de santé et de sécurité sont extrêmes. Le Qatar cherche à se faire accepter par les gouvernements mondiaux mais refuse de reconnaître la manière dont il traite les travailleurs migrants, » a déclaré Sharan Burrow.

L’IBB, qui représente les travailleurs du secteur du bâtiment, est particulièrement préoccupée par l’exploitation des travailleurs œuvrant à la construction des stades qataris. Dans le cadre de sa candidature à l’organisation de la Coupe du Monde, le Qatar s’était engagé à construire neufs stades et à en rénover trois autres en seulement dix ans.

Ensemble, la CSI et l’IBB exhortent les pouvoirs publics qataris à respecter les normes du travail de l’OIT.

« La balle est maintenant dans le camp des pouvoirs publics qataris, il ne tient qu’à eux d’instaurer et de respecter les droits des travailleurs.

Quel que soit leur pays, les travailleurs ont droit à la dignité et au respect des Gouvernements et des entreprises. Si la nation qatarie, par ailleurs extrêmement riche, souhaite organiser cet évènement international de premier plan, les travailleurs doivent être traités de manière civilisée, » a-t-elle déclaré.

La délégation a exprimé son inquiétude quant aux conditions de travail des ouvriers qui s’affairent dans les stades brésiliens où se tiendra la Coupe du Monde 2014. Elle a, par ailleurs, averti la FIFA que le mouvement syndical continuerait de faire pression à l’échelle nationale et internationale pour que des améliorations soient apportées.

Lire "Vision syndicale" « Golfe : la face honteuse du miracle »

Voir des photos de Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI, et de militants devant le siège de la FIFA à Zurich sur Facebook