Chine : mesures de plus en plus répressives à l’encontre des travailleurs à Panyu

La CSI a protesté une fois encore auprès du gouvernement municipal de Guangzhou, dans la province chinoise du Guangdong, contre une vague d’actions répressives de la part des autorités locales de Panyu concernant les récentes actions collectives des travailleurs dans le district de Panyu.

Bruxelles, 14 mars 2008:
La CSI a protesté une fois encore auprès du gouvernement municipal de Guangzhou, dans la province chinoise du Guangdong, contre une vague d’actions répressives de la part des autorités locales de Panyu concernant les récentes actions collectives des travailleurs dans le district de Panyu.

Il s’agit de la seconde protestation adressée au maire de Guangzhou, Zhang Guangning, en moins d’une semaine. La CSI a condamné la dispersion, par la police, d’une manifestation pacifique rassemblant environ 4.000 travailleurs de l’usine Casio Electronics, financée par le Japon. L’action de la police a eu lieu alors que 3.000 à 4.000 travailleurs de Casio manifestaient à l’extérieur de l’usine le matin du 6 mars 2008. Des sources continentales indiquent que les travailleurs ont été dispersés par environ 1.000 policiers anti-émeute et autres responsables de la sécurité publique. Une vingtaine de travailleurs, y compris des femmes, ont été blessés lors des affrontements.

Le conflit professionnel de Casio a débuté le 5 mars. La société avait alors informé les travailleurs que les salaires de base passeraient de 580 yuans à 690 yuans conformément aux nouvelles règlementations. Les travailleurs ont découvert par la suite que la société diminuerait simultanément leur prime mensuelle. Elle passerait d’un montant situé entre 85 et 200 yuans à un montant situé entre 5 et 60 yuans.
Plusieurs travailleurs ont été emmenés par la police et placés en détention. Des photos de l’incident montrent au moins deux femmes escortées par la police.

La CSI a également suivi la condamnation d’environ treize travailleurs, tous impliqués dans les protestations récentes à Panyu. La CSI vient d’apprendre que cinq des treize travailleurs récemment détenus à Panyu ont été inculpés de manifestation illégale et de trouble de l’ordre public. Il s’agit de travailleurs d’une usine de chaussures – aujourd’hui désignée comme étant probablement la « Guangzhou Li Chang Footwear Company Limited ». Ils pourraient être confrontés à un procès criminel et à des peines de prison pouvant atteindre jusqu’à sept ans (voir En Ligne du 6 mars).

Dans sa seconde lettre aux autorités (EN - pdf), la CSI a invité le gouvernement provincial du Guangdong à enquêter sur la vague actuelle de méthodes répressives utilisées par les autorités de Panyu pour faire face à l’agitation croissante des travailleurs dans la région. Selon des sources de la CSI, Panyu est une zone relativement rurale de la province du Guangdong qui a connu une agitation croissante des travailleurs (plusieurs conflits de travailleurs ont eu lieu ces deux dernières semaines) et les autorités sont bien connues pour employer la manière forte dans la gestion des protestations de travailleurs.

La CSI a également réclamé la libération immédiate de tous les travailleurs arrêtés au cours de la manifestation pacifique du 6 mars. Elle a également invité le gouvernement de Guangzhou à mettre fin à la criminalisation des travailleurs usant pacifiquement de leur droit à la liberté d’expression et d’association. Etant donné que les treize premiers travailleurs ont été arrêtés et placés en détention pour avoir usé pacifiquement de leur droit à la liberté d’expression et d’association, la CSI indique qu’elle envisage de déposer une plainte officielle à l’encontre de la Chine, auprès du Comité de la liberté syndicale de l’OIT, si les travailleurs ne sont pas libérés.


La CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 311 organisations affiliées nationales dans 155 pays.

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