Myanmar : Enregistrement officiel de la centrale syndicale nationale

La CSI a écrit à la Confédération des syndicats du Myanmar (CTUM) pour la féliciter à l’occasion de son enregistrement officiel par le gouvernement.

Dans une lettre adressée au président de la CTUM, Maung Maung, la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a affirmé : « La CSI et le mouvement syndical international sont fiers d’avoir marché à vos côtés et aux côtés de nombreux autres dirigeants et organisateurs durant l’une des périodes les plus sombres de l’histoire du mouvement syndical indépendant de la Birmanie. En cette occasion de célébration historique, je tiens à rendre un hommage aux travailleurs, aux militants et aux familles qui ont été arrêtés, à celles et ceux qui ont perdu leur liberté ou leur vie en Birmanie et dans l’exil depuis 1988. Leurs noms sont gravés à tout jamais dans l’histoire et c’est leur bravoure qui a soutenu notre lutte.

« La CSI et les Fédérations syndicales internationales (FSI) ont eu la chance immense de travailler avec vous et les militants en exil et d’avoir été témoins de l’établissement de la FTUB, du bureau de la CSI à Yangon, et à présent de la CTUM, qui compte plus de 650 syndicats affiliés dans différents secteurs. S’il y a bien une chose dans laquelle nous avons cru et que nous avons partagé avec vous c’est qu’il n’existe pas de formule magique à l’heure de construire un mouvement syndical indépendant et fort, si ce n’est à travers l’éducation des travailleurs, l’organisation persistante et la construction de structures syndicales démocratiques. Nous continuerons à soutenir la CTUM et les syndicats indépendants du Myanmar sur ces bases fondamentales.

« Le Myanmar est un pays magnifique, doté de richesses naturelles et d’une population active jeune et avide de connaissances, de progrès et de protection de ses droits. Ce nouveau venu qui vient s’intégrer dans l’économie mondiale tend à se convertir en un refuge pour des investisseurs qui ratissent l’Asie en quête de main-d’œuvre bon marché. Nous estimons que les travailleurs et les syndicats du Myanmar doivent avoir le droit et la possibilité de choisir un modèle de développement économique et social équitable, juste et écologiquement viable plutôt que d’être condamné à la course vers le bas. L’afflux croissant d’investissements directs étrangers doit s’accompagner de la protection des normes du travail fondamentales, de salaires vitaux équitables et de négociations collectives effectives avec des syndicats indépendants.

« L’enregistrement officiel de la CTUM et la législation relative aux salaires minimums statutaires constituent les premiers pas. Le chemin devant nous est pavé de difficultés. La CSI et le mouvement syndical international continueront à soutenir la CTUM et les syndicats indépendants du Myanmar pour une meilleure législation, des emplois décents, des salaires vitaux soutenables et la démocratie sur les lieux de travail. »