La Fédération égyptienne des syndicats indépendants (EFITU) a qualifié ce décret de décision « grave et inquiétante » alors qu’il a déjà été approuvé par le Conseil Suprême des Forces Armées.
« Appliquer ce décret ne constituerait rien d’autre qu’une trahison à la révolution. Des millions de travailleurs égyptiens continuent de travailler pour des salaires de misère et supprimer le droit de grève, un droit fondamental inscrit dans le droit international, les priverait d’un outil majeur de la lutte qu’ils mènent pour la justice économique et sociale. Réprimer toute activité syndicale légitime va aussi provoquer l’essoufflement d’une société civile vivante dont l’Égypte a désespérément besoin pour donner vie à la démocratie, » a déclaré Sharan Burrow, Secrétaire Générale de la CSI.
L’EFITU a reconnu les nombreux efforts du Ministre de la Main d’œuvre et de l’Immigration et de celui des Finances visant à entamer un dialogue et des négociations avec les travailleurs dans certains secteurs et dans certaines villes mais a aussi appelé les pouvoirs publics à traiter dorénavant les travailleurs égyptiens comme des « citoyens et non des sujets ».
La centrale syndicale officielle de l’ère Moubarak, l’ETUF, a salué cette annonce et souligné le respect du droit du travail imposé en 2003 par Moubarak avec son soutien.
« Les travailleurs n’ont pas besoin que de vestiges de l’ancien région ayant perdu toute crédibilité et toute représentativité parlent en leur nom. Comme tous les travailleurs du monde, ils sont parfaitement capables de créer leurs propres syndicats mais ils ne pourront y parvenir efficacement que si les pouvoirs publics ne reproduisent pas les habitudes anti-démocratiques du passé » a déclaré Sharan Burrow.