La visite d’une mission de l’OIT enfin autorisée à Fidji

photo: UN Photo/Rick Bajornas

Le Commodore de Fidji, Frank Bainimarama, qui a retrouvé son poste de Premier ministre suite à des élections fortement entachées d’irrégularité le mois dernier, devrait autoriser une mission de l’OIT dans son pays pour étudier les violations des droits du travail. En 2012, une mission avait été expulsée du pays parce que ses membres avaient refusé que les autorités leur dictent la manière de mener leurs recherches.

Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI, déclare : « Les dirigeants militaires fidjiens font une concession de dernière minute en autorisant une mission de l’OIT, dans l’espoir d’éviter que les Nations Unies n’envoient une Commission d’enquête en novembre. « L’autoritarisme de plus en plus grave » contre lequel l’OIT met en garde est toujours d’actualité à Fidji et nous pensons qu’une mission en donnera de multiples preuves. Pour éviter une Commission d’enquête de l’OIT, Fidji doit rétablir pleinement les normes du travail internationalement reconnues ».

Le Commodore Bainimarama, qui s’est emparé du pouvoir en 2006 lors d’un coup d’État, a souvent réprimé les travailleurs et leurs syndicats et supprimé les droits fondamentaux en édictant des décrets exécutifs qui ne peuvent être contestés devant les tribunaux. Le décret sur les industries nationales essentielles, par exemple, a été utilisé pour annuler les conventions collectives existantes et pour obliger les syndicats à organiser de nouvelles élections de dirigeants nécessitant l’accord du Premier ministre. Le gouvernement a également mobilisé les militaires pour menacer et harceler les travailleurs, et certains dirigeants syndicaux ont été emprisonnés et violentés.

Les élections très irrégulières de septembre 2014 se caractérisent par l’absence totale de médias libres, l’intimidation de la part des fonctionnaires et les restrictions extrêmes imposées aux campagnes réalisées par les organisations de la société civile, qui risquent de sévères sanctions pénales.