Corée : La CSI exige la libération immédiate du secrétaire général de la KCTU

Le 24 mai, 30 personnes, dont M. Yoo, Ki-soo, le secrétaire général de la Confédération coréenne des syndicats, ainsi que M. Ahn, Hyun-ho, le directeur de la publication du Syndicat coréen des employés du gouvernement, ont été arrêtés lors d’une manifestation appelant le gouvernement coréen à prendre ses responsabilités dans le naufrage du ferry Sewol, qui a coûté la vie à près de 300 personnes. Les syndicats coréens affirment que cette catastrophe est due à la déréglementation actuelle et à un mauvais contrôle des questions de santé et de sécurité dans l’industrie de la part du gouvernement.

La manifestation faisait suite à une veillée aux bougies organisée par le « Conseil du peuple coréen pour les mesures à prendre suite à la catastrophe du Sewol », à laquelle ont participé des syndicats.

« La décision du gouvernement d’arrêter des dirigeants syndicaux parce qu’ils ont participé à un rassemblement pacifique est une grave violation du droit de liberté syndicale. Le rassemblement, la manifestation et la veillée aux bougies auxquels les syndicats ont pris part sont, sans aucun doute, des activités syndicales protégées par le droit international et ne peuvent, de ce fait, être invoquées pour arrêter ou placer M. Yoo en détention prolongée » déclare Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI. « Nous appelons le gouvernement à libérer immédiatement M. Yoo, M. Ahn et toutes les autres personnes qui ont été arrêtées en même temps qu’eux, et à abandonner au plus vite toutes les poursuites ».

En Corée, des dirigeants et des militants syndicaux sont emprisonnés pour des actions revendicatives qui seraient légales dans d’autres pays. Le gouvernement agit de la sorte malgré les appels clairs et répétés de l’Organisation internationale du travail à faire concorder immédiatement la loi, en particulier la clause du Code pénal relative à l’entrave au commerce, avec les principes de liberté syndicale. Les arrestations et les emprisonnements sont souvent aggravés par des poursuites à l’encontre des syndicats et des travailleurs pour les obliger à payer une indemnisation en compensation du préjudice causé par la grève, dans l’unique but de les ruiner.