Chine : les manœuvres d’intimidation à l’encontre de la Centrale ouvrière de Dagongzhe se poursuivent

en novembre 2007, un militant et ancien travailleur migrant de la centrale ouvrière de Dagongzhe a été victime d’une agression sauvage à l’arme blanche, qui l’a laissé dans un état critique (voir le précédent article). La CSI est préoccupée par l’état de santé de M. Huang ainsi que par les violentes attaques dont sont victimes des organisations de la société civile sensibilisant les travailleurs migrants aux législations applicables en matière de contrat de travail dans la province de Guangdong et d’autres régions de Chine.

Depuis, la CSI suit avec la plus grande attention l’évolution de l’état de santé de M. Huang et la situation de la Centrale de Dagongzhe. La réaction de la Fédération des syndicats de Chine et les mesures prises par le gouvernement de Shenzhen, telles que les poursuites engagées à l’encontre des suspects de ces attaques, constituaient alors des signes rassurants.

Malheureusement, selon les informations dont dispose la CSI, les attaques perpétrées à l’encontre de la Centrale de Dagongzhe n’ont pas cessé au cours des trois dernières années. De plus, l’évolution récente de l’état de santé de M. Huang et les attaques contre la Centrale de Dagongzhe soulèvent des questions quant à l’application de la loi dans son intégralité.

Dans une lettre adressée à Xu Qin, Maire de la Municipalité de Shenzhen, la CSI exhorte les pouvoirs publics à s’assurer que les disposions légales applicables sont respectées à la lettre et que la peine infligée aux agresseurs de M. Huang est strictement appliquée.

« Nous savons que le personnel de la Centrale ouvrière de Dagongzhe continue d’être la cible d’attaques perpétrées par des personnes non-identifiées depuis cet acte de violence », a déclaré Sharan Burrow, Secrétaire Générale de la CSI. « Il subit des pressions inacceptables. Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités et toutes les mesures nécessaires afin de résoudre ces problèmes et de garantir la sécurité des groupes de la société civile, » a-t-elle ajouté.
Une fois encore, la CSI souhaiterait souligner la nécessité, pour le gouvernement chinois, de respecter le droit des travailleurs à créer et à adhérer à des syndicats libres et indépendants, de reconnaître le rôle prépondérant des groupes de la société civile et l’importance du respect des normes fondamentales du travail.