La CSI dénonce les empoisonnements au cadmium dans des usines de piles chinoises

A quelques jours de la Journée internationale de commémoration des travailleurs morts et blessés, qui voit la commémoration des travailleurs morts et blessés au travail pour cause de (...)

Bruxelles, le 26 avril 2007: A quelques jours de la Journée internationale de commémoration des travailleurs morts et blessés, qui voit la commémoration des travailleurs morts et blessés au travail pour cause de modes de production ou de conditions de travail non satisfaisantes, la CSI appelle à de nouvelles pressions contre l’entreprise Gold Peak Batteries International Limited (1) en ce qui concerne l’empoisonnement de travailleurs par le cadmium, un élément cancérigène. La CSI veut aussi attirer l’attention mondiale sur les grands dangers de cette substance.

La campagne mondiale de la CSI, menée en compagnie de son affiliée de Hong Kong HKTUC et de l’ONG « Globalization Monitor », concerne les opérations de trois filiales chinoises (2) de Gold Peak, qui fabriquent et vendent des piles, des composants électroniques et d’autres produits connexes. Ses clients comprennent des noms aussi connus que Canon, Casia, Fuji, JVC, Kodac, Konica Minolta, Nikon, Olympus, Panasonic, Pentax, Ricoh, Sony et Toshiba.

Les poumons, les foies et tissus osseux sont particulièrement vulnérables à des expositions prolongées au cadmium, connu depuis longtemps en tant que substance cancérigène. Or, lorsque Gold Peak a ouvert ses usines à Huizhou en 1994, elle n’a pas correctement averti ses travailleurs de ces risques mortels, et elle a refusé dans un premier temps de leur fournir des masques de protection. Résultat : les problèmes liés au cadmium dans ces usines ont déjà provoqué des décès, au moins 16 cas d’empoisonnement confirmés et plus de 400 autres cas d’expositions excessives à cette substance. 600 autres travailleurs, principalement des jeunes femmes, n’ont pu recevoir un examen médical annuel et demeurent dans des situations à risque.

Toute la vérité sur l’étendue réelle des dangers provoqués par cette exposition ne peut être connue pour le moment car les méthodes de tests concernant l’empoisonnement au cadmium utilisées par les autorités locales et les dirigeants de l’entreprise sont inadéquates et douteuses. La FIOM (Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie) rapporte par exemple que Gold Peaks humilie volontairement les travailleurs qui souhaitent un contrôle médical : pour un test d’urine, les travailleurs doivent se déshabiller entièrement et prendre leur douche sous surveillance.

Les autorités locales ont déjà imposé une amende à l’une des entreprises concernées, mais les compensations qu’elle a été condamnée à payer sont minimes. Seul un très petit pourcentage des travailleurs chez qui un problème a été diagnostiqué ont reçu des compensations. Par ailleurs, si la pression publique a pu mener à des améliorations dans certaines usines, la CSI s’inquiète des informations selon lesquelles Gold Peak a sous-contracté la fabrication de piles contenant du nickel et du cadmium à d’autres sites dans la province de Hunan, où les normes concernant la santé et la sécurité au travail sont plus basses.

La CSI appelle à davantage d’actions mondiales de la part des syndicats, de la société civile, des gouvernements et des organisations intergouvernementales afin de pousser Gold Peak à faire face à sa responsabilité sociale en tant qu’entreprise, et pour s’attaquer à la menace mondiale du cadmium.


(1) Gold Peak (Holdings), basée à Hong Kong, est propriétaire à 53,4% de Gold Peak Batteries International Limited

(2) Huizhou Power Pack Company Limited, Huizhou Advance Battery Technology Company et Shenzhen Jetpower Batteries Limited


A noter aussi la publication par la FIOM (Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie) d’un nouveau guide syndical concernant le cancer professionnel.

A quelques jours de la journée internationale sur la sécurité et la santé au travail, la CSI publie un reportage vidéo sur le thème des conditions de travail des débardeurs au Pérou.

Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter le Service Presse de la CSI au +32 2 224 0204 ou au +32 476 621 018.