Indonésie : Les réformes du salaire minimum sont inacceptables

La CSI a sévèrement critiqué la réforme du mécanisme de fixation des salaires minima décidée par le gouvernement indonésien, qui exclut toute participation des syndicats au processus.

Les réformes annoncées le 15 octobre 2015 prévoient un ajustement automatique des salaires minima, éliminant toute possibilité de dialogue social.

Les centrales syndicales nationales indonésiennes affiliées à la CSI, de même qu’un nombre important de syndicats plus petits ont lancé une campagne de protestation contre les réformes.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Ces réformes contreviennent à la Convention 131 de l’OIT sur la fixation des salaires minima, qui prévoit une pleine consultation avec les syndicats et les employeurs dans l’établissement, le fonctionnement et la modification du système de salaires minima. Le gouvernement a passé un accord en sous-main avec les puissants milieux d’affaires aux fins d’exclure tout rôle syndical dans la fixation des salaires minima. Il s’agit d’une attaque fondamentale contre les droits des travailleurs. Le niveau de vie s’en ressentira, au même titre que la demande économique. »

Pendant des décennies, l’Indonésie a eu recours à un système de salaires minima complet qui s’est avéré être compatible avec une croissance économique forte, une croissance de l’emploi, un investissement soutenu et une baisse de la pauvreté.
« Il est insensé de détruire un système qui a produit des résultats équitables et de solides gains économiques. Cela démontre que les réformes sont motivées par des préoccupations idéologiques au lieu d’être fondées sur une quelconque logique économique sensée. La concentration du pouvoir financier et politique aux mains d’une poignée de nantis constitue la plus grande menace pour la stabilité politique et l’essor économique de l’Indonésie », a souligné Sharan Burrow.

L’Indonésie figure au nombre des pays affichant les plus hauts taux d’inégalité de revenus au monde. Au cours de la dernière décennie, les bienfaits dérivés d’une forte croissance économique sont revenus à une élite petite mais extrêmement fortunée du monde des affaires. Ce groupe entretient de puissantes relations au sein du monde politique. Les récentes réformes du système de salaires minima ne feront qu’exacerber les écarts de revenus.

La CSI appelle instamment le gouvernement indonésien à reconsidérer ces réformes et à retourner à la table de négociation. Toutes les parties doivent œuvrer ensemble à la promotion d’une croissance inclusive, du travail décent et d’une meilleure redistribution des revenus.

For more information, please contact the ITUC Press Department on: +32 2 224 02 04