Les exigences syndicales pour la COP22

Cette semaine, au Maroc, s’ouvrent les discussions climatiques des Nations Unies sur la façon de tenir les promesses de l’Accord historique de Paris de contenir la hausse de la température moyenne sous les deux degrés et de garantir une transition juste vers un avenir sans émissions de carbone pour les travailleurs et les communautés.

L’entrée en vigueur de l’Accord de Paris a donné le sentiment que les négociations climatiques mondiales de longue date ont progressé, pourtant, les inquiétudes continuent de croître à propos des activités des entreprises de charbon, de pétrole et de gaz qui pourraient être des obstacles à un avenir pérenne dans un environnement sûr pour la transition juste pour les travailleurs et les communautés.

« Pour que l’Accord de Paris fonctionne, il faut de l’ambition, un sens de l’urgence et de la volonté politique en faveur d’une transition juste où l’on partage les fonds et les technologies. Une minorité d’entreprises entendent tirer parti de la situation jusqu’à la dernière minute, en empêchant un véritable changement. Le changement climatique coûte déjà des emplois et des moyens de subsistance à grande échelle, et après des années de retard et d’excuses, la transition est en cours et le monde doit prendre des mesures décisives », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale.

Des sociétés pétrolières, comme Saudi Aramco, Total, BP et Royal Dutch Shell, ont annoncé qu’elles participeraient à un nouveau fonds destiné à financer des projets de capture et de stockage du carbone, d’amélioration de l’efficacité des moteurs et de réduction des fuites de méthane des oléoducs. Si ces projets peuvent avoir quelques effets, le milliard de dollars US promis n’est qu’une partie de l’argent économisé en cessant l’exploration et ne permettra pas d’accroître les énergies renouvelables au point de garantir la transition, le maintien des emplois et la sécurité de l’avenir.

« Nous ne parviendrons à contenir la hausse moyenne à deux degrés et à viser 1,5 ° qu’en adoptant des mesures concrètes au niveau des modèles de production et de consommation ; il faut aussi revoir avec ambition et avant 2018 les objectifs nationaux de réduction des émissions, surtout dans les pays développés », a poursuivi Sharan Burrow.

Le mouvement syndical a trois exigences pour les gouvernements afin de garantir la réussite de la conférence sur le changement climatique :

  • Accroître les ambitions et réaliser le potentiel de création d’emplois des actions climatiques
  • Prévoir le financement des actions climatiques et soutenir les plus vulnérables
  • S’engager en faveur d’une transition juste pour les travailleurs et leurs communautés

« Des millions de travailleuses et de travailleurs dépendent toujours d’une économie basée sur les énergies fossiles pour leurs emplois et leurs moyens de subsistance. Ils ont produit l’énergie nécessaire à la prospérité actuelle. Les gouvernements et les employeurs, aux côtés des travailleurs et de leurs syndicats, doivent s’assoir ensemble et s’engager à protéger notre avenir grâce à une stratégie de transition juste – un plan qui garantit le travail décent pour toutes et tous », a terminé Mme Burrow.

En Australie, des syndicats et la communauté font campagne pour équiper Port Augusta d’une centrale solaire thermodynamique. En Inde, la Self Employed Women’s Association (SEWA) s’attèle à remplacer le diesel par l’énergie solaire pour actionner les pompes utilisées dans la récolte du sel, alors qu’en Norvège, des syndicats collaborent avec les autorités publiques et les employeurs pour prévoir la transition vers des transports à faibles émissions, voire sans émissions.

À la COP22 de Marrakech, la CSI est à la tête d’une délégation de 150 militants syndicaux issus de 50 pays.

ENDS

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Dossier Nouveaux fronts de la CSI Justice climatique : Édition spéciale pour la COP22

Visionnez le message vidéo de la CSI lors de la réunion du secrétaire général des Nations Unies avec la société civile, le jour de l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, le 4 novembre:

Pour organiser des entrevues avec des responsables syndicaux à Marrakech, veuillez contacter Marta Checa [email protected] ou Gemma Swart [email protected].