Les actionnaires face aux faibles garanties de qualité de Samsung

D’après la Confédération syndicale internationale, suite au rappel lent et chaotique du Galaxy Note 7, les garanties de qualité de Samsung peinent à résoudre les difficultés de l’entreprise en matière de droits du travail et de conditions de travail, qui sont à l’origine du problème de sécurité du produit.

« Aussi vrai que la nuit succède au jour, la culture de la répression, qui cherche à faire taire la voix collective des employés de Samsung, a généré des défauts de qualité désastreux pour l’entreprise. Quand les travailleurs ont peur de signaler des problèmes sur la chaîne de production en raison d’une attitude arrogante et autoritaire de la direction, la santé et la sécurité des employés et des consommateurs sont en danger », déclare Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI.

« Samsung se trompe complètement de priorité. Dans un premier temps, l’entreprise a essayé de minimiser le problème et d’en éviter les conséquences, et à l’heure actuelle elle ne reconnaît toujours pas les coûts humains et financiers occasionnés par la façon dont elle traite ses employés ».

L’assemblée générale extraordinaire des actionnaires, le 27 octobre, montrera si Samsung est consciente de ce qui est en jeu. L’ordre du jour de cette réunion, à Séoul, prévoit une réorganisation des cadres supérieurs et le maintien du statu quo, mais les investisseurs concernés demanderont sans doute des explications sur le fiasco du Galaxy Note 7, dont plusieurs modèles ont explosé. Un recours collectif de consommateurs a été déposé contre Samsung aux États-Unis et le mystérieux système de « chaebol » des conglomérats coréens est actuellement passé au crible.

La CSI a réuni des preuves de la politique de façade appliquée pendant les contrôles de l’inspection du travail, et de l’attitude fortement antisyndicale des fournisseurs de Samsung aux Philippines.

Massimo Kuhano explique : « Je suis technicien et je n’ai pas de lunettes de protection quand je travaille sur les meuleuses. Si l’entreprise a un contrôle, on me donne un masque, des vêtements de sécurité… mais seulement s’il y a un contrôle. Comme ça les visiteurs se disent ‘Ah, c’est une bonne société’ ».

La CSI a l’intention d’écrire aux actionnaires pour leur poser des questions fondamentales sur la durabilité, la sûreté et la viabilité de leurs investissements.

« Samsung se trompe, en effet. L’entreprise devrait se préoccuper de la sécurité des clients et de la qualité, mais si elle ne s’intéresse pas non plus aux travailleurs, la cupidité dont elle fait preuve provoquera d’autres décès et d’autres accidents », affirme Burrow.

Pour garantir un avenir sûr à ses employés, consommateurs et investisseurs, Samsung doit :

  • respecter le droit des travailleurs de créer des syndicats et d’y adhérer, en mettant fin à sa politique antisyndicale et en réintégrant les travailleurs licenciés pour avoir formé un syndicat ;
  • assumer la responsabilité de la main-d’œuvre cachée qu’elle emploie, qui représente 1,5 million de travailleurs, en offrant notamment des emplois stables et sans danger, un salaire minimum vital, des droits de négociation collective, des procédures de réclamation et d’indemnisation ;
  • mettre un terme à la culture de la peur, qui empêche les travailleurs de signaler de mauvaises pratiques sur le lieu de travail.

Rapport : « Samsung : Technologie moderne, conditions de travail médiévales »

Vidéo : Le secret de Samsung

Pétition demandant à Samsung de mettre fin à sa politique antisyndicale

Pour les entretiens avec Sharan Burrow, contactez Gemma Swart [email protected] +32 479 06 41 63