La CSI s’engage en matière de produits toxiques: « Si vous nous exposez, nous aussi »

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Les cancers professionnels tuent plus d’un travailleur toutes les minutes dans le monde entier, selon une étude détaillée des éléments de preuve disponibles de la CSI.

Le mouvement syndical international, s’exprimant à l’occasion du 28 avril, Journée internationale de commémoration des travailleurs et des travailleuses morts ou blessés au travail, indique que ces pertes de vies humaines évitables doivent cesser et lance un sévère avertissement aux employeurs peu scrupuleux: « Si nous nous exposez, nous aussi. »

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré: « Même d’après des estimations prudentes, le nombre de décès annuels dus à des cancers professionnels s’élèverait à 660.000. Une commercialisation toxique associée à un échec réglementaire a déjà condamné une nouvelle génération à une mort prématurée. »

« Tant qu’il y aura de l’argent à faire, l’industrie continuera d’être mortellement attachée à certains des tueurs les plus puissants de tous les temps, » indique Sharan Burrow. « Par exemple, le mois prochain, il y a toutes les raisons de croire qu’un nombre juste suffisant de gouvernements s’aligneront sur l’industrie de l’amiante et décideront que l’amiante chrysotile ne doit pas figurer pas sur la liste des exportations toxiques, jointe à un traité clé des Nations Unies. »

« C’est un exemple typique d’une industrie protégeant ses marchés, sans considération des conséquences humaines. La production mondiale d’amiante n’est pas en diminution et, dans certains pays, comme en Inde, en Indonésie et au Brésil, la consommation est même en hausse. »

Au même titre que l’amiante, nous savons aussi depuis plus d’un demi-siècle que le benzène provoque des cancers. Toutefois, les plus grands noms de la pétrochimie – British Petroleum (BP), Chevron, ConocoPhillips, ExxonMobil et Shell Chemical – qui ont tous contribué à une grande étude menée pendant ces dix dernières années, font tout pour éviter les demandes en réparation pour cancer et pour protéger leur précieux produit d’une réglementation plus stricte.

« Partout où des contrôles plus stricts sont proposés, des représentants de l’industrie ou leurs mercenaires apparaissent pour remettre en cause la science et annoncer une catastrophe économique, » indique Sharan Burrow. « Qu’il s’agisse de silice ou d’échappements de diesel, de teintures ou de métaux, ou de produits chimiques perturbateurs endocriniens liés aux cancers du sein, les solutions de rechange ne sont pas utilisées et les méthodes de contrôle ne sont soit pas employées, soit pas correctement appliquées. »

Cette année, le 28 avril, journée de campagne internationale lors de laquelle, partout dans le monde, les syndicats s’engagent à « se souvenir des disparus et à se battre pour les vivants », il a été convenu de révéler au grand jour les maux que causent les toxines au travail. Dans un nouveau manuel, Travail toxique – Stop aux expositions mortelles aujourd’hui !, la CSI explique de quelles façons nous voulons supprimer les expositions toxiques des lieux de travail. Les organisations syndicales comptent sur une participation active et soutenue par les syndicats des travailleuses et des travailleurs pour identifier les problèmes et mettre en place des solutions.

Selon Sharan Burrow: « Rien n’est inévitable en matière d’expositions aux produits toxiques au travail. Plus de 40 pays, y compris ceux de l’Union européenne, fonctionnent sans amiante et sans incidence négative. Pourquoi les travailleurs indiens, brésiliens ou sri lankais ne devraient-ils pas bénéficier de la même protection, du même respect de leur santé?

« Certaines des entreprises les plus rentables au monde ne défendent pas uniquement leurs produits toxiques, elles encouragent de faibles normes en matière d’exposition pour en tirer profit et vous faire payer. Ce n’est pas éthique, ce n’est pas sain et ce n’est pas ce que nous avons négocié. Nous faisons cette promesse: si elles nous exposent, nous aussi. »

1. Les statistiques figurent sur un nouveau site web, soutenu par la CSI, sur le cancer professionnel, www.cancerhazards.org, qui fournit aux représentants syndicaux et autres les dernières informations relatives au cancer professionnel, dont de nouvelles preuves scientifiques et les initiatives syndicales pour combattre les causes de cancer sur les lieux de travail.
2. Le matériel de campagne en ligne est disponible aux adresses suivantes: santé et sécurité au travail de la CSI et activités menées à l’occasion du 28 avril. Travail toxique – Stop aux expositions mortelles aujourd’hui !