Répression épouvantable en Syrie: la CSI solidaire avec le mouvement de grève à Hama

La CSI dénonce une fois encore la brutalité épouvantable d’une répression toujours plus violente et exprime sa solidarité avec le mouvement de grève générale lancé ce week-end dans la ville de Hama.

Selon les agences de presse AFP et Reuters, depuis samedi les habitants de la ville de Hama suivent un mot d’ordre de grève générale de trois jours, en hommage aux dizaines de civils tuées par les forces de sécurité au cours des manifestations réclamant des réformes démocratiques.

«Semaine après semaine depuis le début du mouvement de protestation contre le régime dictatorial syrien, la répression se fait plus féroce, au mépris le plus total de la vie humaine », constate Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI. «Bravant la peur d’une répression d’une impitoyable cruauté, la population de la ville déjà martyre d’Hama démontre d’un courage impressionnant en utilisant l’arme pacifique de la grève. Nous voudrions qu’ils entendent notre message de solidarité», poursuit Sharan Burrow.

«Le régime syrien est aussi sourd aux messages de contestation de plus en plus large que manifeste la population à travers tout le pays qu’aux pressions et sanctions internationales. Face à cette escalade de violence répressive sans limite, la communauté internationale doit encore durcir les pressions et sanctions contre ce régime qui sera redevable de ces actes punissables au regard du droit international», a-t-elle ajouté.

A Hama, à 210 Km au nord de la capitale Damas, toute activité est interrompue, même les grands magasins sont fermés, aux dires des témoignages recueillis par l’AFP et Reuters. Vendredi, face à une manifestation de protestation rassemblant plus de 50.000 personnes, la répression a fait plus de 60 victimes. Samedi, plus de 10.000 personnes ont assisté à leurs funérailles et dix nouvelles victimes sont encore tombées à Hama samedi sous les balles des forces de sécurité. Pour rappel, en 1982, le régime d’Hafez el Hassad avait commis dans la ville de Hama un massacre au cours duquel plus de 20.000 personnes avaient péri en 24h. Dimanche, la répression a fait encore au moins 28 victimes supplémentaires dans le nord du pays.

Selon les chiffres des ONG, repris par les Nations Unies, le bilan total depuis le début de mouvement de protestation mi-mars est de plus de 1.100 morts et des milliers d’arrestations accompagnées de torture.

“Le massacre doit cesser et la chape de plomb qui enferme le pays doit être levée. La presse internationale ainsi que les organisations humanitaires et de défense des droits humains doivent pouvoir faire leur travail. Les aspirations du peuple syrien pour ses libertés fondamentales et pour la justice sociale sont légitimes et incontournables”, a conclut Sharan Burrow.