Réformes de l’UE : Un pas en avant pour les droits syndicaux dans les nouvelles formes de travail

photo: BTB-ABVV

La CSI accueille favorablement deux nouvelles directives historiques de l’UE sur le travail via des plateformes numériques et sur la diligence raisonnable des entreprises en matière de développement durable. Bien qu’elles ne répondent pas entièrement aux besoins des travailleurs, ces deux directives constituent un pas dans la bonne direction.

La directive sur le travail via des plateformes prévoit que les travailleurs sont présumés salariés au niveau national en vue de remédier à la classification erronée des travailleurs des plateformes, généralement considérés comme « travailleurs indépendants ». Cela signifie qu’il incombera désormais aux plateformes de prouver que ces personnes ne sont pas leurs employés, en mettant l’accent sur le degré de contrôle et de direction exercé sur les travailleurs.

La directive sur la diligence raisonnable des entreprises en matière de développement durable répond aux appels lancés par la CSI et des millions de travailleurs à travers le monde afin que les sociétés soient tenues pour responsables des violations des droits humains et des droits du travail qu’elles commettent, en s’appuyant sur une loi stricte et non sur les initiatives volontaires des entreprises, largement discréditées.

Les travailleurs restent vigilants

Luc Triangle, secrétaire général de la CSI, a déclaré : « Il est important de noter que ces directives reconnaissent le rôle essentiel que jouent les syndicats en tant qu’organisations qui appartiennent aux travailleurs et sont contrôlées par les travailleurs eux-mêmes, et qui représentent la voix des travailleurs, promeuvent leurs intérêts et défendent leurs droits.

« Nous saluons nos collègues de la CES pour leur rôle moteur dans ce domaine au sein de l’UE. Les nouvelles directives qui obligent les entreprises à rendre des comptes sont en phase avec notre appel en faveur d’un nouveau contrat social qui respecte les droits de tous les travailleurs à travers le monde, quel que soit leur statut. Elles valident la position que les syndicats soutiennent depuis de nombreuses années, selon laquelle les travailleurs des plateformes et les travailleurs des chaînes d’approvisionnement doivent être correctement protégés contre l’exploitation.

« Ces directives auront des répercussions régionales et, surtout, créeront un précédent pour les gouvernements du monde entier dans l’objectif de mettre fin aux abus auxquels sont confrontés les travailleurs dans ces nouveaux modèles d’entreprise.

« Cela signifie également que les travailleurs et leurs syndicats resteront vigilants pour détecter les nouveaux défis et modèles qui apparaissent dans le monde du travail, de sorte à garantir que les droits humains et les droits du travail et de l’environnement soient respectés. »

Ces avancées interviennent un an avant que l’OIT n’entame des discussions sur une nouvelle norme visant à réglementer le travail décent dans l’économie des plateformes. Le mouvement syndical mondial exige une norme internationale forte et protectrice, avec un rôle clé pour les syndicats afin de garantir le droit au travail décent pour les travailleurs des plateformes.