Panama : Vague de répression antisyndicale

La CSI s’est jointe à ses organisations affiliées au Panama pour condamner avec force la répression violente d’une action de grève des travailleurs dans la province de Bocas del Toro, qui s’est soldée par plusieurs morts, plus de cent blessés et au moins 300 arrestations.

D’après l’information communiquée à la CSI, diverses offensives répressives ont été menées le 8 juillet dans cette province, entraînant la mort de six personnes. Ces actes inadmissibles avaient pour cible les travailleurs et travailleuses des plantations bananières et les ouvriers de la construction du Canal de Panama, à Colón. Plusieurs dirigeants syndicaux du SUNTRACS et du CONATO ont également été détenus.

Les travailleurs et travailleuses en grève protestent contre l’imposition par le gouvernement du Panama de la Loi 30, qui porte atteinte aux droits fondamentaux comme le droit de grève et la liberté syndicale. D’autre part, en vertu de la Loi 30, les travailleurs et travailleuses qui prennent part à des manifestations publiques peuvent être condamnés à jusqu’à deux années de prison.

D’après les dernières informations, le gouvernement aurait convoqué le cabinet en conseil extraordinaire, ce qui laisse présager que de nouvelles mesures de répression et de persécution puissent être adoptées, à l’instar des mandats d’arrêt déjà délivrés contre plusieurs dirigeants syndicaux. La suspension des garanties fondamentales n’est pas à exclure.

Dans une lettre adressée aux autorités panaméennes, la CSI exhorte le président du Panama, Ricardo Martinelli, à prendre les dispositions concrètes et urgentes qui s’imposent pour atténuer le niveau de tension dans le pays et à entreprendre les investigations nécessaires pour faire la lumière, dans les plus brefs délais possibles, sur les morts survenues et les responsabilités pénales et administratives correspondantes.

La CSI se joint à ses organisations affiliées au Panama et à son organisation régionale pour les Amériques, la CSA, pour demander l’abrogation de la Loi 30 polémique qui donne carte blanche à la police pour semer la mort et fomenter un climat de violence extrême au sein de la population, comme ce fut le cas le 8 juillet contre les travailleurs et travailleuses des bananeraies et de la construction de Bocas del Toro.