Nouveau rapport sur les travailleurs migrants dans le Golfe

La Confédération syndicale internationale (CSI) publie aujourd’hui un nouveau rapport multimédia qui dénonce le coût humain que paie l’importante main-d’œuvre migrante des états du Golfe du Qatar et des Émirats arabes unis.

La CSI se servira de ce rapport pour faire pression sur la FIFA et sur les organisateurs de la Coupe du monde de 2022 au Qatar pour laquelle 12 stades devront être construits d’ici les dix prochaines années.

« Une imposante main-d’œuvre migrante, disposant de très peu de droits, d’aucun accès aux syndicats, travaillant dans une grande insécurité et vivant dans des environnements inhumains, va littéralement mettre sa vie en danger pour que la Coupe du monde de 2022 ait lieu », a expliqué la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow.

Le rapport décrit en termes très personnels, les conditions de travail et de vie des travailleurs, pour la plupart Indiens, Pakistanais et Népalais, dans les villes étincelantes de Doha et Dubaï. Ils constituent la majorité de la population du Qatar et des Émirats arabes unis, mais seulement en tant que main-d’œuvre importée. Grâce à des interviews de travailleurs et de militants des droits humains, le rapport aborde également le sort des travailleurs mis à l’écart dans des quartiers principalement masculins.

« Seulement 6 pour cent de la population active du Qatar est qatarienne. Son économie et sa capacité à organiser la Coupe du monde dépendent entièrement de la forte exploitation de main-d’œuvre migrante dont le sort semble à peine plus enviable que dans le cas de travail forcé », a déclaré Ambet Yuson, secrétaire général de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB).

La CSI et l’IBB ont écrit au président de la FIFA, Sepp Blatter, et au délégué du Qatar à la FIFA, le magnat de la construction, Mohamed bin Hammam, pour demander à la fédération d’expliquer comment elle compte protéger les centaines de milliers de personnes qui travailleront sur les chantiers dans des conditions peu sûres et non réglementées, sans aucun syndicat indépendant ni inspection de sécurité efficace. Dans son programme d’octroi de licences, la FIFA exige des fabricants d’articles liés au football qu’ils respectent les droits au travail, mais ne dispose d’aucune norme similaire pour les compagnies de construction des stades de la Coupe du monde.

La CSI s’est également adressée aux ministres du Travail du Qatar et des Émirats arabes unis pour tenter de les rencontrer lors de la Conférence de l’OIT à Genève.

Pour lire le rapport (en anglais)

Visionner la version longue de la vidéo Hidden faces of the gulf miracle (faces cachées du miracle du Golfe)

Visionner la version courte sous-titrée en français