Les politiques du G20 compromettent 10 millions d’emplois supplémentaires – les ministres des Finances doivent donner la priorité à l’emploi et à la réduction des inégalités

Les ministres des Finances du G20 doivent axer leur volonté d’augmenter la croissance mondiale sur des politiques de reprise économique qui privilégient les emplois et l’amélioration du niveau de vie des familles qui travaillent.

Un nouveau dossier du groupe syndical L20, qui représente les travailleurs et leurs syndicats, révèle que si les ministres des Finances du G20 poursuivent les politiques actuelles, le fossé entre les emplois au niveau mondial risque de continuer de se creuser et que, d’ici à 2019, plus de 212 millions de personnes seront au chômage, contre 201 millions en 2014.

Selon John Evans, le secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE, les ministres des Finances du G20 sont loin du compte par rapport à leur engagement d’élever le PIB du G20 à 2,1 % au-dessus de la trajectoire que semblent suivre les politiques actuelles sur les cinq années à venir.

« Les prévisions de croissance mondiale des principales institutions internationales ont encore été revues à la baisse.

« Le ralentissement de la croissance dans les économies émergentes et l’apparition de la déflation dans les pays de la zone euro présentent un danger majeur pour les emplois et le niveau de vie.

« Dans de nombreuses économies, la croissance est au point mort en raison de l’austérité budgétaire et de la stagnation ou de la baisse des revenus des familles qui travaillent.

« Plus le chômage reste élevé – avec 200 millions de sans emploi – ou plus il continue d’augmenter, plus le risque de le voir devenir « structurel » et de laisser des séquelles est important », explique John Evans.

La première réunion des ministres des Finances du G20 depuis l’arrivée au pouvoir du parti anti-austérité Syriza en Grèce, se déroule à Istanbul, sous l’égide de la présidence turque du G20.

« Les ministres des Finances devraient sentir monter la pression.

« Les limites de l’austérité sont désormais démontrées par le rejet des politiques d’austérité exprimé par les électeurs grecs.

« L’austérité et les réformes structurelles n’ont pas résolu les problèmes de la Grèce – elles n’ont fait qu’en apporter d’autres », affirme Sharan Burrow, la secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale.

« Une augmentation des salaires des personnes qui ont des revenus faibles et moyens, conjuguée à une hausse des investissements publics, est nécessaire pour redémarrer la croissance et garantir qu’elle produira des emplois, qu’elle ne laissera personne de côté, qu’elle sera durable et qu’elle s’inscrira dans une logique de développement économique sain à long terme », ajoute Mme Burrow.

Le Plan d’action de Brisbane, approuvé au Sommet du G20 en novembre dernier dans le but d’augmenter la croissance mondiale, comporte près d’un millier d’engagements.

Les simulations économiques réalisées pour le L20 montrent qu’en associant de manière coordonnée les politiques de salaire et d’investissement, il est possible de produire jusqu’à 5,84 % de croissance supplémentaire dans les pays du G20 – par rapport à l’immobilisme actuel – et de créer quelque 33 millions d’emplois.

« En donnant la priorité à des plans qui allient croissance et emploi, les ministres des Finances du G20 pourraient faire de 2015 une année décisive dans la lutte contre la crise économique mondiale », conclut M. Evans.

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