Les ministres du Travail du G20 livrent un message important concernant l’emploi – mais sera-t-il suivi d’une action concrète des gouvernements pour promouvoir l’emploi mondial ?

Alors que les recommandations présentées par les ministres du Travail du G20 à leurs chefs d’État et de gouvernement, à l’issue de leur réunion cette semaine à Washington reconnaît la nécessité de mettre l’emploi et la protection sociale au cœur des stratégies pour la relance économique, les syndicats s’inquiètent du fait que les pressions croissantes en faveur d’une révision baissière des programmes de relance et de réduction des déficits publics et de « stratégies de retrait » prématurées risquent de faire rebasculer l’économie globale dans une récession aux répercussions catastrophiques. C’est ce qui ressort du rapport CSI/TUAC sur les résultats de la réunion

« Les ministres du Travail ont fait un important travail de préparation cette semaine pour s’attaquer aux répercussions colossales de la crise économique mondiale sur l’emploi mais celui-ci devra à présent être suivi d’une action concrète pour soutenir la demande et l’emploi à l’échelle mondiale au cours des prochains mois. Nous devons arrêter la croissance continue du chômage et créer de nouveaux emplois. D’autre part, les ministres du Travail du G20 devront être impliqués de façon continue dans la réponse à l’impact de la crise sur l’emploi, avec des mesures effectives pour aider tous les travailleurs, y compris les plus vulnérables », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

La déclaration ministérielle recommande aux gouvernements de renforcer le dialogue social et la négociation collective, de consolider les systèmes de protection sociale, d’introduire des stratégies de création d’emploi ciblées sur les catégories vulnérables, de mettre en œuvre le Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT et de garantir un rôle continu à l’OIT à l’intérieur du cadre mondial du G20. La déclaration expose également les grandes lignes d’une stratégie sur les compétences et la formation professionnelle qui sera présentée aux dirigeants du G20 à Toronto en juin.

« L’accent mis sur la qualité de l’emploi et la négociation collective est nouveau et bienvenu. L’inégalité économique croissante des deux dernières décennies a contribué à cette crise. Une distribution plus équitable des revenus et le rétablissement du pouvoir d’achat des travailleuses et travailleurs sont essentiels pour une croissance économique durable à l’avenir », a déclaré John Evans, secrétaire général de la TUAC, avant d’ajouter : « Les dirigeants du G20 doivent mettre sur pied une mission de travail qui inclue les syndicats et qui serait chargée de préparer une deuxième Conférence des ministres de l’Emploi du G20 avant la fin de l’année et de veiller au déploiement de la stratégie sur les compétences et la formation professionnelle. »

D’après l’OIT, les mesures de stimulation économique déployées par les gouvernements auraient jusqu’à présent contribué à sauver ou à créer environ 20 millions d’emplois. Il n’en reste pas moins que 34 millions d’emplois ont été perdus à l’échelle mondiale depuis le début de la crise et que toute révision par les gouvernements des mesures de réduction des déficits à court terme risque de provoquer des millions de pertes d’emplois supplémentaires et de faire basculer le monde dans une nouvelle récession, cette fois plus profonde.

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