Les citoyens du monde devancent les dirigeants en matière de changement climatique

Les gouvernements aux quatre coins du monde sont à la traîne par rapport aux demandes urgentes de lutte contre le changement climatique, alors que les citoyens expriment un appui considérable – en particulier dans les pays en développement – à une action immédiate, selon le dernier Sondage d’opinion « Nouveaux fronts » de la Confédération syndicale internationale.

Neuf personnes sur dix dans le monde entier exigent de leurs dirigeants élus qu’ils interviennent davantage pour empêcher que la population mondiale ne soit touchée par les effets du réchauffement planétaire dû aux activités humaines, selon ce dernier sondage d’opinion.

« Comme l’ont montré la vague de chaleur mortelle en Inde et la sécheresse dévastatrice en Californie, tant les pays riches que les pays pauvres sont touchés par le changement climatique », a indiqué Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « Comme les pays en développement sont davantage touchés par les catastrophes liées au changement climatique et sont moins en mesure d’y réagir, les appels les plus urgents en faveur d’une action du gouvernement sont lancés par les pays du Sud. »

Dans le cadre du sondage de la CSI, il a été demandé aux citoyens dans neuf pays, représentant la moitié du PIB mondial, tant des pays développés qu’en développement, s’ils considéraient que les dirigeants mondiaux devaient agir pour éviter que le changement climatique n’affecte la population mondiale et quand ils devaient prendre ces mesures.

Ses principales conclusions indiquent que :

  • Quatre-vingt-dix pour cent des personnes interrogées souhaitent que les dirigeants prennent des mesures pour protéger la communauté internationale des effets du changement climatique ;
  • pratiquement 70 pour cent souhaitent que les dirigeants agissent dès maintenant, sans tarder ;
  • pratiquement 8 personnes sur 10 souhaitent qu’ils agissent dans les 12 prochains mois, voire avant ;
  • alors que pratiquement deux tiers du monde développé souhaite des actions, le chiffre est bien plus élevé dans le monde en développement où il se situe à 80 pour cent ;
  • même au Royaume-Uni (58 pour cent) et aux États-Unis (55 pour cent), la majorité réclame des actions.

Les deux pays où les appels à une action immédiate se sont le plus faits entendre haut et fort étaient les États insulaires densément peuplés de l’Indonésie (90 pour cent) et des Philippines (88 pour cent).

« Les pays les plus riches, tels que les États-Unis, génèrent plus d’émissions par habitant que les pays en développement, mais la demande d’une action de la part du gouvernement est bien plus urgente dans des États tels que les Philippines qui connaissent de première main les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents prévus par le GIEC », a déclaré Sharan Burrow.

Les Philippines ont été touchées par tant de typhons en 2013 qu’elles ont épuisé les lettres de l’alphabet pour les nommer, notamment le dévastateur typhon Haiyan, qui a fait 6300 morts et 2000 personnes portées disparues.

« Tel pourrait être l’avenir d’autres pays confrontés à une évolution rapide du climat. »

Le Sondage d’opinion « Nouveaux Fronts » de la CSI révèle, en outre, que les gouvernements ne peuvent plus invoquer leurs électeurs pour justifier l’inaction, dans la mesure où seulement quatre pour cent de la population a indiqué que les dirigeants mondiaux ne devaient pas agir.

Pratiquement deux tiers de la population âgée de 55 ans et plus souhaite une action immédiate et seulement une personne sur dix de ce groupe d’âge considère que l’inaction des dirigeants mondiaux doit se poursuivre.

Sharan Burrow a indiqué : « Les responsables politiques qui ne sont pas prêts à s’engager à décarboniser notre monde et à nous sauver des horreurs du changement climatique ne méritent pas d’être élus.

Ce sondage d’opinion démontre que les pressions auxquelles sont soumis les dirigeants mondiaux pour rester les bras croisés émanent du monde des entreprises et non de leurs citoyens.

La communauté internationale, en particulier les plus vulnérables, exigent des gouvernements qu’ils ignorent les pressions exercées par les grandes entreprises et attestent de leur réel rôle de dirigeants en matière de changement climatique. Ce sont des plans nationaux de transformation industrielle et de transition juste qui font défaut. »

Consulter la version intégrale du Sondage d’opinion « Nouveaux fronts » de la CSI

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