La CSI interpelle Deutsche Telekom/T-Mobile sur les droits des employés

Le mouvement syndical international se prépare à lancer une campagne mondiale de pression pour convaincre le géant allemand de la télécommunication Deutsch Telekom de cesser toute discrimination antisyndicale et de permettre aux salariés de sa filiale étasunienne T-Mobile d’adhérer à leur syndicat. L’annonce fait suite à une décision du Conseil général de la CSI réuni à Bruxelles aujourd’hui. Cette résolution intervient à la suite de refus successifs de la maison-mère allemande de mettre fin à la campagne antisyndicale menée par T-Mobile USA.

« Nous attendons mieux de la part de Deutsche Telekom », a dit Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « Avec des opérations dans une cinquantaine de pays, elle a établi des relations syndicales avec une grande partie de ses effectifs. La firme ignore pourtant de manière flagrante, aux Etats-Unis en particulier, son obligation à la neutralité vis-à-vis des syndicats et s’évertue à exclure les syndicats de ses lieux de travail. Nous demandons simplement à Deutsche Telekom de respecter les droits fondamentaux de tous ceux et toutes celles qui travaillent pour elle à travers le monde, conformément aux normes juridiques internationales. »

Dans le cadre de ses efforts pour empêcher ses salariés d’adhérer aux syndicats, T-Mobile a notamment engagé des firmes spécialisées dans les tactiques antisyndicales. Des preuves détaillées de sa campagne antisyndicale ont été dévoilée en septembre dernier dans un rapport spécial publié par Human Rights Watch. Le rapport de 130 pages «…évoque dans le détail les campagnes agressives menées par certaines firmes multinationales européennes pour empêcher les travailleurs aux Etats-Unis de s’organiser et de négocier, et ce en violation des normes internationales et fréquemment aussi des lois des Etats-Unis », d’après l’ONG internationale des droits humains.

Pour sa part, Michael Sommer, président de la centrale syndicale nationale allemande DGB et président de la CSI a déclaré : « Deutsche Telekom a été appelée à maintes reprises et au plus haut niveau à aligner T-Mobile sur les valeurs allemandes, chose qu’il lui reste toujours à faire. Il lui revient d’appliquer dans tous les pays des normes internationales harmonisées en matière de relations professionnelles, comme elle le fait chez elle en Allemagne. En conséquence, nous nous attacherons à mettre en lumière cet aspect inacceptable des activités de l’entreprise aux Etats-Unis. »

D’après Philip Jennings, secrétaire général de la fédération syndicale internationale UNI, qui représente les salariés affiliés aux syndicats des télécommunications de par le monde, « Deutsche Telekom pourrait améliorer son image international de façon marquée en s’assurant simplement que les droits humains fondamentaux de ses employés sont respectés partout. Nous n’aurons cesse d’interpeller l’entreprise sur ce point jusqu’à ce qu’elle agisse de façon responsable à tous les niveaux de ses opérations. Deutsche Telekom devrait souscrire un accord international garantissant les droits de syndicalisation et de négociation collective à tous ses employés dans tous les pays. »