Syndicats et organisations de la société civile appellent à un engagement ferme en faveur du travail décent dans l’agenda du développement.

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale pour le travail décent, syndicats et organisations de la société civile demandent un engagement fort des acteurs, lors du prochain Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, en faveur des politiques de développement qui garantiront le travail décent pour tous.

Même si elle fait partie des Objectifs du millénaire pour le développement, la dimension du travail décent est, dans une large mesure, absente des politiques de coopération au développement aux niveaux national et international. Le travail décent a ainsi été complètement ignoré dans des accords clés, tels que la Déclaration de Paris (2005) et le Programme d’action d’Accra (2008).

« Aujourd’hui, à moins de deux mois du 4ème Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide de Busan (Corée), il existe enfin une chance de donner à cet élément essentiel la place qu’il mérite dans l’agenda du développement international » déclare Jan Dereymaeker, le coordinateur du Réseau syndical de coopération au développement qui représente les syndicats au sein de la plateforme BetterAid.

Le travail décent est essentiel à la réalisation d’un développement inclusif du point de vue social et durable. Il se réfère à la création d’emplois productifs qui respectent la dignité de l’être humain et la sécurité. En garantissant les droits au travail et en élargissant la protection sociale, il promeut l’inclusion et les moyens d’existence durables pour les travailleurs et leurs familles. Par ailleurs, à travers son soutien au dialogue social, il permet non seulement aux travailleurs de défendre leurs droits, mais contribue également à l’établissement de sociétés solidaires et inclusives.

En Inde, le projet de l’OIT d’Education des travailleurs, qui a pour objectif de soutenir les travailleurs des zones rurales du Tamil Nadu et de Madhya Pradesh, a accru de manière significative l’accès des travailleurs à la protection sociale et contribué à promouvoir les activités génératrices d’emplois et de revenus et les projets de développement communautaire.

L’Agenda du travail décent a été lancé en 1999 par Juan Somavia, le Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT) et mis en œuvre par les mandants de l’OIT : gouvernements, employeurs et travailleurs. Dans la déclaration finale du Sommet mondial de l’ONU de 2005, 150 chefs d’État et de gouvernement s’engagent à mettre le travail décent et l’emploi productif au centre de leurs politiques nationales et internationales.

La Journée mondiale pour le travail décent est organisée depuis 2008 par la Confédération syndicale internationale et célébrée par les syndicats, les organisations de soutien et des individus à travers la mise en œuvre d’actions à travers le monde. Cette année, plus de 234 actions ont été annoncées dans 44 pays sur le thème du travail précaire.

BetterAid regroupe près d’un millier d’organisations de développement de la société civile. Elle intervient sur le thème de la coopération au développement et contribue à faire progresser l’agenda de l’efficacité de l’aide depuis janvier 2007. BetterAid coordonne un grand nombre des activités de la société civile, dont les consultations nationales, les études et le suivi en vue du quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide qui aura lieu à Busan en novembre 2011.