Guatemala: banalisation de la violence et de l’impunité

La CSI dénonce et condamne avec ferveur le climat de violence et d’impunité qui règne au Guatemala et qui vient une fois encore de se détériorer avec le meurtre, ce 10 mai 2009, de l’avocat Rodrigo Rosenberg qui avait enregistré une vidéo accusant le président d’être le commanditaire de son assassinat.

Bruxelles, le 19 mai 2009: La CSI dénonce et condamne avec ferveur le climat de violence et d’impunité qui règne au Guatemala et qui vient une fois encore de se détériorer avec le meurtre, ce 10 mai 2009, de l’avocat Rodrigo Rosenberg qui avait enregistré une vidéo accusant le président d’être le commanditaire de son assassinat.

Le mouvement syndical, tant aux niveaux national, régional qu’international, se joint au Mouvement syndical, indigène et paysan guatémaltèque (Movimiento sindical, indígena y campesino guatemalteco - MSICG) qui condamne la violence et l’impunité quotidiennes dans lesquelles vivent les habitants du Guatemala, de même que l’impunité complète qui entoure les « féminicides », les assassinats de travailleuses et de travailleurs des transports publics, de chauffeurs de poids-lourds, de motos-taxis et les meurtres de défenseurs des droits humains, y compris de militants syndicaux.

Pour la CSI et le MSICG, il est indispensable de continuer à soutenir les progrès de la démocratie qui fait timidement son apparition au Guatemala après 36 ans de guerre. Il reste en effet un long chemin à parcourir. C’est pourquoi le mouvement syndical international salue la décision de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG) d’enquêter sur ce meurtre et lui apporte tout son soutien pour que l’enquête aboutisse, quelles qu’en soient les conséquences et les personnes impliquées.

Dans une lettre envoyée au président guatémaltèque, Álvaro Colom , la CSI rappelle aux autorités du pays qu’il est essentiel que le Congrès de la République approuve la Loi relative aux commissions électorales pour garantir la désignation d’un pouvoir judiciaire indépendant, transparent et libre de tous liens politiques. Elle insiste également pour que le ministère public respecte la loi et qu’il contrôle et dirige l’enquête en garantissant son impartialité.

En 2008, lors de l’ouverture de la conférence de la CSI contre l’impunité au Guatemala, le président Colom avait fait part de sa volonté politique et de son engagement en faveur de la justice sociale, d’un véritable état de droit au Guatemala et de la fin de l’impunité. Pour le moment, le mouvement syndical attend toujours qu’il honore ses promesses.

« Plus de paroles !, a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Le Guatemala a besoin d’actions concrètes pour répondre aux exigences légitimes de justice sociale, de transparence et de sécurité de sa population. »

Photo: Edgarin


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