G20: progrès en matière d’emploi et remise en selle de l’économie réelle

Pour le mouvement syndical international, le « G20 est de retour ». Les dirigeants ont, une nouvelle fois, pris la mesure des tensions existantes dans leur propre pays. Les progrès découlent de la rencontre de délégations syndicales avec 14 chefs de gouvernement, avant et pendant le sommet, et avec les dirigeants de toutes les principales instances multilatérales, dont les Nations Unies, l’Organisation internationale du Travail, la Banque mondiale, l’Organisation de coopération et de développement économiques, l’Organisation mondiale du commerce et le Fonds monétaire international.

« Les dirigeants ont compris que le monde était face à une virulente crise de l’emploi et ils n’ont pu que constater l’échec des mesures d’austérité et l’augmentation des troubles sociaux », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

Le communiqué du G20 plaide en faveur d’une stratégie mondiale pour la croissance et l’emploi, et s’engage à mettre sur pied un groupe de travail sur l’emploi avant le sommet des dirigeants des pays du G20 au Mexique.

« Les gouvernements doivent comprendre que nous avons besoin d’emplois pour générer la croissance. Tel est le message que nous transmettrons au groupe de travail sur l’emploi du G20. Le sommet de Cannes désormais clôt, le gouvernement mexicain doit montrer la voie aux nations du G20 vers le plan d’action sur le travail décent », a expliqué John Evans, le secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (CSC-TUAC)..

Les membres du groupe de travail devront partager les expériences et relever les défis de l’emploi en se concentrant avant tout sur l’emploi des jeunes.

Les participants au G20 ont aussi approuvé le principe de socles mondiaux de protection sociale. Il revient désormais à l’OIT de le transposer dans un instrument international qui peut véritablement contrer l’insécurité et la pauvreté que connaît 80 % de la population mondiale et qui sera présenté lors de la prochaine conférence de l’Organisation en juin 2012.

« Nous avons rencontré les ministres du Travail français et mexicain à propos du groupe de travail et ils ont promis d’y associer dès le début le monde des affaires et celui du travail », a continué Sharan Burrow.

Le mouvement syndical a salué le nouvel engagement envers la réglementation financière, mais, à moins qu’elle ne se fasse rapidement et sérieusement, le secteur financier continuera de pomper les richesses de l’économie réelle.
L’adoption d’une taxe sur les transactions financières pourrait non seulement aider à mettre un terme aux activités de spéculation, mais pourrait aussi générer des revenus bien nécessaires à la réalisation de nombreux objectifs publics. Le Sommet de Cannes a reconnu les possibilités qu’offre une telle taxe, mais n’a pas beaucoup œuvré à la transformer en mesure internationale efficace.

« La puissance du secteur financier se dresse entre le monde et une reprise économique durable », a encore expliqué Sharan Burrow.

Et de conclure: « Pays après pays, les obligations des institutions financières en faillite ont été directement ou indirectement transférées vers la population, leur permettant de récupérer, mais aux dépens de la confiance publique pourtant essentielle au fonctionnement efficace des démocraties. Le monde attend des décideurs politiques qu’ils combattent ces lourdes menaces qui empêchent une reprise pérenne et générale. Le contrat politique doit être passé avec la population, pas avec les banques. »