« Les trois piliers du développement durable s’articulent autour de l’Agenda pour le travail décent », a déclaré Juan Somavia, le directeur général de l’OIT, dans un discours dans lequel il a salué les progrès accomplis dans le domaine du travail lors du sommet des Nations Unies Rio+20 qui s’est tenu deux semaines avant le Forum pour la coopération au développement. Sa position a été appuyée par les délégué(e)s syndicaux qui ont abordé les thèmes de la création d’emplois écologiques et décents, et du rôle du dialogue social dans la mise en œuvre d’une économie verte.
Le rôle de la coopération au développement pour faire progresser les conclusions du sommet de Rio a été l’un des principaux sujets de discussion lors des débats. D’autres thèmes, comme l’attribution de l’aide, de nouveaux financements du développement, la responsabilité, la coopération Sud-Sud et la coopération décentralisée, ont également été abordés. Du reste, les participant(e)s au forum ont discuté du rôle des fondations privées dans le développement, de même que des mécanismes institutionnels, existants et à venir, pour la coopération au développement, dont le Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement récemment mis en place dans la foulée du Forum de haut niveau de Busan, sans oublier l’avenir du Forum pour la coopération au développement lui-même.
Au vu de la crise économique mondiale et de la diminution des dépenses consacrées à l’aide dans les pays de l’OCDE, la coopération au développement est en effet à une époque charnière. Nombreux ont été celles et ceux qui, lors du Forum, ont réclamé une approche plus globale des activités de développement, s’articulant autour d’une cohérence politique, du dialogue et de politiques mondiales pour les pays du Nord et du Sud.
Le thème de la coopération Sud-Sud, une tendance récente et qui prend de plus en plus d’ampleur au sein de la coopération au développement, et qui touche également les politiques commerciales et relatives à l’investissement, a particulièrement inquiété les délégué(e)s syndicaux présents au forum. Ce nouveau mode de coopération suscite des visions et des opinions aussi diverses que divergentes de la part des pays industrialisés, émergents et en développement. Les syndicalistes ont évoqué le besoin de se montrer plus transparents, de s’intéresser davantage à la création d’emplois locaux décents et de respecter les normes internationales en termes d’efficacité du développement. « Nous assistons à une hausse des programmes de coopération Sud-Sud sur le continent africain. Mais où sont les emplois ? », a réagi le Secrétaire général adjoint de la CSI-Afrique, Adrien Akouete.
Des représentant(e)s de la société civile ont également soulevé le thème de la responsabilité mutuelle et démocratique, d’une approche fondée sur les droits humains et de la construction d’un environnement favorable à la participation des citoyens. Ils ont en outre abordé la question de l’architecture de l’aide, lançant un appel en faveur d’un rôle plus important du Forum pour la coopération au développement. Contrairement aux autres instances qui abordent le thème de la coopération au développement, le Forum des Nations Unies pour la coopération au développement inclut toutes les parties, rassemblant sur un pied d’égalité pays, représentants de gouvernements nationaux et locaux, parlementaires, et représentants du secteur privé et de la société civile internationale (extrait de la déclaration de la société civile lors du Forum, à la rédaction de laquelle la délégation syndicale a participé).
Le prochain Forum des Nations Unies sur la coopération au développement aura lieu dans deux ans et sera précédé d’une série de rencontres sur différents aspects de la politique et de la pratique en matière de coopération au développement.
Pour en savoir plus :
Déclaration de la CSI au Forum des Nations Unies pour la coopération au développement 2012
Réseau syndical de coopération au développement
