Corée : la Cour suprême confirme le droit des migrants sans papiers de se syndiquer

Huit ans après le début de la procédure légale entamée par le MTU, le syndicat des travailleurs migrants, la Cour suprême de Corée a adopté une décision historique en convenant que les travailleurs migrants sans papiers avaient le droit de se syndiquer. Les autorités refusaient d’enregistrer le MTU et menaient des actions de répression ciblées en arrêtant et en expulsant ses dirigeants.

La décision de la Cour, en vertu de laquelle ces travailleuses et travailleurs sont couverts par la Loi sur les syndicats et les relations de travail, est une importante victoire contre ce gouvernement résolument antisyndical.

Udaya Rai, le président du syndicat, a déclaré : « Nous, les travailleurs migrants, nous avons le droit de créer un syndicat. Il nous aura fallu pas moins de huit années de combat pour obtenir ce droit fondamental, le gouvernement ne voulant pas le reconnaître. Aujourd’hui, nous avons prouvé que nous pouvons obtenir ce que nous voulons lorsque nous sommes unis et que nous luttons ensemble. Nous allons désormais organiser plus de travailleurs migrants, quel que soit leur statut, et poursuivre notre combat pour les droits au travail pour tous les travailleurs migrants ! Je vous remercie pour le soutien et les marques de solidarité envers le MTU. »

Le Comité de la liberté syndicale de l’Organisation internationale du Travail a critiqué à de nombreuses reprises le refus du gouvernement coréen de reconnaître le droit des travailleurs migrants de s’organiser en syndicats, le plus récemment en mars 2015.
Pour parvenir à sa décision, la Cour a examiné les législations d’un grand nombre de pays et est arrivée à la conclusion que le droit d’organisation des migrants sans papiers est une norme internationale. La Cour a aussi été informée que le nombre de migrants illégaux dans le pays, majoritairement des personnes dont le permis de séjour a expiré, était aux environs de 210.000 en 2014.

Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI, a déclaré que « cette décision résout l’une des nombreuses infractions des normes internationales du travail de la part du droit et de la pratique en Corée. C’est une importante victoire pour des travailleurs figurant parmi les personnes les plus vulnérables et les plus exploitées, et qui vont désormais pouvoir s’organiser pour protéger leurs droits au travail et améliorer leurs vies. »