Colombie : Les coupeurs de canne exigent le droit au travail

Dans le département de la Vallée de Cauca, le secteur du sucre vit une situation difficile, due à la grève de 10.000 travailleurs et travailleuses liés à cette activité par le biais de Coopératives de Travail Associé (CTA). Cette grève dure depuis une semaine sans qu’on entrevoie un changement d’attitude de la part des dirigeants d’entreprises ou du gouvernement.

Colombie : Les coupeurs de canne exigent le droit au travail

Bruxelles, le 25 septembre 2008 : Dans le département de la Vallée de Cauca, le secteur du sucre vit une situation difficile, due à la grève de 10.000 travailleurs et travailleuses liés à cette activité par le biais de Coopératives de Travail Associé (CTA). Cette grève dure depuis une semaine sans qu’on entrevoie un changement d’attitude de la part des dirigeants d’entreprises ou du gouvernement.
Plusieurs mobilisations et démarches ont été effectuées auprès de la direction de l’association des producteurs de canne à sucre, ASOCAÑA (Asociación de Cultivadores de Caña de Azúcar) et du gouvernement afin de trouver un accord et éviter la grève, mais elles n’ont pas suffi. Le 5 septembre, plus de 5000 travailleurs et travailleuses ont tenté de dialoguer avec le président Alvaro Uribe lors de son arrivée dans la ville de Cali, mais celui-ci n’a pas voulu les recevoir. L’impact politique, économique et social de ce désastre est pour ainsi dire sans précédent.

Asocaña, de son côté, a investi en propagandes radiophoniques et télévisées pour inviter la population à ne pas se joindre à l’arrêt des activités, violant de cette manière les droits d’association et de liberté syndicale. Le 15 septembre, plus de cent travailleurs ont été blessés par la violente agression de la force publique, escadron anti-émeutes (Escuadrón Móvil Antidisturbios) de la Police nationale et de l’entreprise de sécurité privée des ingénieurs de l’industrie sucrière.

L’un des principaux problèmes de ce conflit est le refus des employeurs de l’industrie sucrière, subsidiés par le gouvernement colombien, de reconnaître les garanties de travail minimales aux travailleurs et travailleuses du secteur, ainsi que la loi les prévoit pourtant pour tout travailleur colombien : engagement direct et stabilité d’emploi, reconnaissance et paiement des jours d’incapacité de travail, aides à l’éducation et au logement, congés, mécanismes clairs et équitables de mesure du poids de la canne, compensation salariale compte tenu des journées de travail exténuantes et des conditions pénibles dans lesquelles elles sont prestées, entre autres.

Dans une lettre envoyée aux autorités colombiennes (ES), la CSI demande au président Alvaro Uribe qu’il fasse ce qui est en son pouvoir pour que les organismes de contrôle de l’Etat, Ministère public de la nation, bureau du Procureur général de la nation, Service du Défenseur du peuple prennent au plus vite les mesures nécessaires pour chercher, trouver et juger les responsables des agressions contre les travailleurs et travailleuses et pour que le ministère du Travail et Asocaña respectent les droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses.

« Le gouvernement colombien doit honorer son devoir constitutionnel de défense, protection et promotion des droits des travailleurs », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. “La situation vécue par les coupeurs de canne à sucre est intolérable et exige une solution immédiate”.

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