Intervention d’Union to Union à l’événement en parallèle du FPHN 2017 sur l’ODD 1 et l’inégalité

Ruben Wågman de l’organisation Union to Union (Suède) faisait partie de la délégation syndicale au Forum politique de haut niveau 2017. Il a pris la parole lors d’un événement en parallèle intitulé « ODD 1 et inégalité ». Le texte de son intervention est disponible ci-dessous :

Chers collègues, chers amis, Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de discuter de cette question avec vous aujourd’hui.

Union to Union est une organisation solidaire pour les syndicats et ses membres sont les confédérations syndicales suédoises, qui à leur tour sont membres de la Confédération syndicale internationale, la CSI.

Depuis le début des négociations du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de ses objectifs de développement durable, celui-ci est accompagné du slogan et de la volonté de « ne pas abandonner les laissés-pour-compte sur le bord du chemin ». Pour les travailleurs, et le mouvement syndical, cela signifie qu’il convient de reconnaître et de prendre des mesures concernant les inégalités croissantes auxquelles les gens doivent faire face au sein d’un même pays et entre les pays.

Les preuves démontrant l’augmentation des inégalités à travers le monde entier sont accablantes. Le Programme à l’horizon 2030 a reconnu que le développement durable n’est possible que par l’intermédiaire de la création d’emplois productifs et du travail décent pour tous en consacrant ces éléments dans les cibles de l’Objectif de développement durable 8. La réalisation des quatre piliers du travail décent, à savoir la création d’emplois, les droits des travailleurs, le dialogue social et la protection sociale, est essentielle pour garantir que « personne n’est laissé pour compte ». À la lumière des tendances mondiales, l’importance du dialogue social et de la négociation collective ne peut pas être sous-estimée dans le cadre des efforts visant à lutter contre les inégalités. Il convient d’inverser les tendances actuelles en favorisant et en soutenant le dialogue social et le rôle des partenaires sociaux.

Les normes internationales du travail sont les éléments fondamentaux de la justice sociale et d’une mondialisation équitable. Malgré une ratification massive des conventions de l’OIT, des obstacles persistent à la réalisation effective de la Convention 98 de l’OIT en matière de droit à la syndicalisation et à la négociation collective. En tant que piliers du dialogue social, la liberté d’association et la négociation collective constituent les pierres angulaires de la réduction des inégalités. Pour y arriver, il convient d’améliorer les conditions de travail, établir des relations de travail équitables et promouvoir l’innovation, mais aussi de valoriser la mise en place d’institutions démocratiques plus généralement. Il est évident que le dialogue social a un rôle essentiel à jouer dans la gestion du changement sociétal.

Il est tout aussi pressant d’inverser la tendance qui voit les inégalités se creuser que d’éradiquer la pauvreté absolue. Des méthodes prouvées pour combattre les inégalités existent, mais n’attendent que la volonté politique pour être mises en œuvre, notamment la lutte pour la justice fiscale et contre les paradis fiscaux. Il convient également de souligner les aspects sexospécifiques de l’inégalité. Le travail accompli par les hommes ou les femmes doit être correctement évalué et rémunéré sur un pied d’égalité. Pour ce faire, des politiques et des lois protégeant les travailleurs du secteur formel et reconnaissant les travailleurs de l’économie informelle, dans le but de les amener dans le secteur formel, s’avèrent nécessaires. Ces politiques et lois doivent également veiller à garantir la non-discrimination, un salaire minimum et les normes fondamentales du travail tout en assurant l’accès universel et efficace à la protection sociale, ainsi que la reconnaissance du travail non rémunéré effectué par de nombreuses femmes. Les objectifs du Programme à l’horizon 2030 ont offert quelques espoirs qu’une société plus égale est possible grâce à la concrétisation du travail décent pour tous. Les dispositifs du marché du travail, comme le dialogue social, la négociation collective et les syndicats, créent des sociétés plus égales et soutiennent un développement véritablement durable et inclusif.

Merci.

Davantage d’informations sur la participation des syndicats au FPHN 2017 sont disponibles ici.